L'an dernier à cette tribune, je saluais le travail effectué par le personnel diplomatique et consulaire pour faire face à l'urgence du début de la pandémie de covid-19. Cette année, l'urgence a été différente mais les situations sont restées complexes et instables. Une fois encore, les équipes du Quai d'Orsay ont été particulièrement dévouées et ont accompli un travail remarquable au service de nos concitoyens de l'étranger. J'ai pu l'exprimer et le vérifier à chacun de mes déplacements hors de nos frontières. Je voudrais aussi féliciter les agents français qui ont permis d'assurer la continuité de nos services dans les secteurs de l'éducation et de la coopération culturelle.
Le groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés, contrairement à d'autres, se réjouit de l'effort consenti en faveur du programme 105 Action de la France en Europe et dans le monde qui, avec plus de 1,8 milliard d'euros, voit ses crédits progresser de 1,7 % en 2022.
Je voudrais également rappeler notre politique volontariste cette année en matière de multilatéralisme, comme lorsque, en mai, nous avons été à l'origine du sommet sur le financement des économies africaines. Notre action s'illustre également par nos ambitions pour la COP26.
Si l'on veut rester fidèle à notre logique multilatéraliste, il faut des moyens humains et matériels importants, présents dans le budget que nous examinons aujourd'hui. Notre groupe salue ainsi l'augmentation des crédits du programme 105, notamment concernant l'action 02 Action européenne. Cette hausse traduit nos aspirations à l'aune de la présidence française du Conseil de l'Union européenne, et je m'en réjouis.
Concernant le programme 151, nous nous félicitons également de la stabilisation des effectifs du Quai d'Orsay – évoquée par le rapporteur spécial – pour la deuxième année consécutive. Nous saluons particulièrement la suspension du programme Action publique 2022 qui a entraîné une baisse de 12 % des effectifs. Il devenait difficile de maintenir l'excellence française en matière diplomatique et consulaire en ayant des services en sous-effectif. Il convient que nous apportions au ministère de l'Europe et des affaires étrangères, dont le périmètre d'action est large, les moyens humains nécessaires pour maintenir l'excellence française en matière diplomatique et consulaire. Afin d'assurer l'efficacité et la qualité de notre service diplomatique, le budget pour 2022 prévoit ainsi des moyens renforcés pour mettre fin au délitement des effectifs du ministère. À cet égard, notre groupe salue l'ambitieux plan de modernisation qui sera mis en œuvre pour 30 millions d'euros.
Enfin, concernant le programme 185, j'aimerais rappeler l'importance de la francophonie dans la stratégie française de rayonnement à travers le monde. Alors que de nombreuses études soulignent la croissance potentiellement rapide des locuteurs en langue française, la francophonie doit être au cœur de notre stratégie afin de renforcer la place du français, au premier rang des langues mondiales.
À cet égard j'aimerais saluer la pérennisation de la hausse, votée l'an dernier dans cette enceinte, des subventions allouées à l'AEFE ainsi qu'à l'Institut français. Leurs actions étant au cœur des politiques de développement et de rayonnement culturel et linguistique de la France, il convient de les soutenir, même si j'approuve les remarques faites à ce sujet par le rapporteur pour avis Petit.
Je voudrais aussi souligner l'augmentation des crédits dédiés aux campus franco-pays qui permettent de développer des projets avec des établissements africains. Enfin, je tiens également à rappeler que LabelFrancÉducation dépasse ses objectifs, tandis que le soutien financier exceptionnel accordé aux associations participe au dispositif FLAM – français langue maternelle. Ces programmes, qui fonctionnent bien, contribuent au rayonnement de la France à l'étranger et à l'intensification de nos relations avec nos partenaires internationaux.
Je voudrais toutefois remarquer que la progression des crédits dédiés à notre rayonnement est moins rapide que la progression de potentiels locuteurs francophones dans le monde. Si nous voulons vraiment que, bientôt, 700 millions d'individus pratiquent notre langue à travers le monde, il est nécessaire de proportionner nos efforts budgétaires. Il nous faut donc viser encore plus haut dans les années à venir.
Nous devons aussi amplifier les programmes de mobilité internationale des talents car celle-ci constituera une des clés de l'accompagnement solidaire et responsable des pays en développement. S'agissant de la mobilité des étudiants, la France a, selon l'UNESCO, reculé d'une place, passant derrière l'Allemagne.
Le groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés est satisfait de la hausse, cette année, des crédits du programme 185, laquelle traduit également des ambitions en matière de diplomatie culturelle. Les moyens renforcés dédiés à ce programme constituent une réponse à la situation complexe et inédite que nous connaissons depuis le début de la pandémie de covid-19.
Vous l'aurez compris, notre groupe soutient ce budget qu'il juge volontaire et votera, par conséquent, en faveur de l'adoption de ses crédits.