Intervention de Christophe Naegelen

Séance en hémicycle du vendredi 29 octobre 2021 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Naegelen :

La pandémie que nous avons vécue et ses conséquences nous ont poussés à changer de paradigme et à nous montrer résilients face à l'incertain. Cette crise a aussi montré les limites des efforts demandés à des administrations soumises à une fragilisation durable. Dans cette perspective, le budget pour 2022 s'inscrit, disons-le, dans le monde d'après et vise à favoriser une diplomatie active. N'oublions pas, en outre, que les crédits de la mission "Action extérieure de l'État" sont également destinés à la mise en œuvre d'actions en matière de structuration de l'offre touristique et de rayonnement de la France. J'y reviendrai.

Le projet de loi de finances prévoit une hausse de 45 millions d'euros des crédits de la mission "Action extérieure de l'État" , afin notamment d'amplifier les priorités identifiées en 2021 – immobilier et numérique –, de financer un plan de modernisation des ressources humaines du ministère et de renforcer les moyens de la diplomatie culturelle et d'influence.

Le groupe UDI et indépendants se félicite tout d'abord de la hausse significative – plus de 150 % – du programme 151 Français à l'étranger et affaires consulaires, qui permettra notamment de financer la modernisation, le développement et la maintenance des outils de l'administration nécessaires à la supervision des prochaines élections. Par ailleurs, un budget spécifique sera consacré à l'organisation des quatre tours de scrutin qui se tiendront à l'occasion des élections présidentielle et législatives – puisque onze députés représentent les Français établis hors de France. Il faut le saluer et rappeler qu'à cet égard, la réforme du ministère s'est également traduite par la modernisation des services publics : création d'un état civil numérique, instauration du vote par internet pour les élections consulaires de 2021 et les élections de 2022, et développement d'un centre de réponse téléphonique et en ligne.

D'une part, nous saluons le renforcement des moyens consacrés à la diplomatie culturelle et d'influence, dont témoignent le maintien de la subvention de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger et les crédits additionnels alloués notamment aux bourses pour les étudiants étrangers en mobilité internationale. D'autre part, en matière d'offre touristique et de rayonnement international, la France a globalement mieux résisté que ses voisins, ce dont il faut se réjouir. Elle a accueilli 40 millions de touristes en 2020, soit 50 millions de moins qu'en 2019, engrangeant ainsi 28,7 milliards d'euros de recettes grâce au tourisme international, soit une baisse de 49,6 % par rapport à 2019.

L'année 2021 a permis d'amorcer un rebond d'activité, à l'exception de Paris et de la région Île-de-France qui pâtissent fortement de l'absence des touristes internationaux. Si la clientèle la plus lointaine reste largement absente, puisque le retour de la clientèle asiatique à un niveau comparable à celui de 2019 ne devrait pas intervenir avant 2022, la clientèle européenne de proximité – composée notamment d'Allemands, de Néerlandais et de Belges – a continué de séjourner en France. Les Britanniques constituent une exception, mais peut-être le Brexit y est-il pour quelque chose. Ainsi, les clientèles européennes, qui constituaient 75 % des flux internationaux avant la crise liée au covid-19, devraient représenter 85 % des visiteurs en 2021.

Ayant moi-même été élu dans un département touristique, les Vosges, je mesure l'importance de la promotion du tourisme. L'attractivité de la France passe non seulement par des opérations de promotion, mais aussi par le resserrement de ses liens diplomatiques avec certains pays. Si l'État a donc un rôle à jouer et mène, comme je l'ai dit précédemment, une action positive à son niveau, je tiens également à saluer le travail mené par les collectivités – régions et départements –, qui déploient toutes de multiples actions pour valoriser les territoires.

Enfin, si l'on peut se réjouir de la création d'un secrétariat d'État chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie, les attentes de nos compatriotes n'en demeurent pas moins très fortes. Je pense notamment aux familles qui ont été séparées pendant de nombreux mois – et le restent parfois – en raison des règles sanitaires en vigueur dans certains pays. Si nous souhaitons envoyer un signal fort à la communauté française résidant à l'étranger, nous devons lui exprimer notre soutien en l'accompagnant dans les meilleures conditions.

Au vu de ces différentes remarques, le groupe UDI et indépendants votera en faveur des crédits de la mission "Action extérieure de l'État" .

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