Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du vendredi 29 octobre 2021 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Action extérieure de l'État

Jean-Yves le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

J'ai aussi veillé à ce que ce budget permette de poursuivre notre stratégie pluriannuelle d'investissements numériques, sachant que 10 millions d'euros d'autorisations d'engagement supplémentaires sont prévus en 2022 pour les investissements que nous avons commencés.

C'est aussi le budget d'un grand ministère de service public des Français à l'international. Ainsi, grâce aux moyens importants que vous avez bien voulu mettre à notre disposition au plus fort de la première vague pandémique, notre réseau consulaire a pu accompagner nos compatriotes à l'étranger dans cette épreuve, et nous resterons à leurs côtés aussi longtemps que nécessaire pour aider les familles qui en ont besoin à financer la scolarité des élèves français du réseau d'enseignement français à l'étranger. À cet égard, même si l'affichage budgétaire montre une économie ponctuelle de 10 millions d'euros, nous serons en réalité en mesure, grâce à la soulte de l'Agence pour l'enseignement du français à l'étranger, de demeurer au même niveau que l'année dernière, et davantage si nécessaire. Je précise à nouveau dans cet hémicycle, car c'était une initiative parlementaire, que nous avons accru le dispositif d'accompagnement scolaire des élèves boursiers de l'AEFE en situation de handicap. De même, nous allons renforcer les organismes de solidarité institués pour aider les Français à l'étranger au moment de la crise en prévoyant 1 million d'euros supplémentaires pour les organismes locaux d'entraide et de solidarité – OLES.

Ce budget permet aussi de continuer à peser dans les institutions multilatérales. Je sais gré à M. Lecoq d'avoir rappelé que notre ministère a investi beaucoup sur plusieurs outils multilatéraux, en particulier liés à la paix et la sécurité : je pense à l'AIEA – l'Agence internationale de l'énergie atomique –, à l'OIAC – l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques –, à l'OSCE – l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe –, ou encore au Fonds de consolidation de la paix (FCP). Voilà des gestes politiques que nous faisons pour renforcer le poids de notre pays à l'international, y compris dans le multilatéralisme.

Enfin, je tiens à appeler votre attention, mesdames, messieurs les députés, sur l'augmentation des moyens de notre diplomatie culturelle : ils atteindront cette année 660 millions d'euros, le chiffre le plus élevé de tout le quinquennat, alors que, certains d'entre vous l'ont rappelé, ce programme était promis à une décroissance qui aurait été dommageable et absurde. Je suis ravi de m'être battu pour empêcher cette dérive négative concernant les enjeux culturels. Une feuille de route de modernisation de nos instruments d'action dans ce domaine va être rendue publique dans quelques jours, et je serai heureux de pouvoir alors en parler devant votre commission des affaires étrangères comme je l'ai déjà annoncé. La projection à l'international de l'excellence scolaire et universitaire, le développement de l'enseignement du français et le rayonnement des industries culturelles et créatives doivent en effet rester pour nous de véritables priorités, si nous voulons prendre toute notre place dans les nouvelles batailles de l'influence et des modèles, comme l'a rappelé le rapporteur pour avis Frédéric Petit. La relance des mobilités étudiantes vers nos universités sera à cet égard un enjeu essentiel de ce budget pour 2022.

Je souligne que la subvention à l'AEFE est stabilisée à hauteur de 417 millions d'euros et que, malgré la crise, nous avons homologué vingt établissements supplémentaires depuis 2020, ce qui porte désormais à 545 le nombre total d'établissements du réseau d'enseignement français à l'étranger. Je souhaite que cette dynamique se poursuive, car la France conforte ainsi son statut de premier réseau éducatif dans le monde. Je précise que les subventions de Campus France et de l'Institut français de Paris seront maintenues à leur niveau de 2021. La subvention versée à Atout France sera, quant à elle, légèrement rehaussée, dans un contexte touristique toujours marqué par la crise sanitaire : après avoir versé plus de 7 millions d'euros supplémentaires en 2020 à Atout France pour accompagner les destinations françaises et leurs acteurs, il importe en effet de conforter l'action de cet opérateur, qui est chargé d'une mission de reconquête de notre attractivité touristique internationale– j'ai bien noté les observations de la rapporteure spéciale Émilie Bonnivard et du rapporteur pour avis Robert Therry à cet égard, mais le secrétaire d'État Jean-Baptiste Lemoyne aura l'occasion de s'exprimer sur le sujet au cours du débat.

Tel est le sens global de ce budget qui, je suis à nouveau heureux de le rappeler, permettra à notre diplomatie d'être à la hauteur de l'image et de l'action de la France en renforçant encore son agilité et ses armes pour faire face à la nouvelle donne internationale qui, comme vous le savez, est aujourd'hui très conflictuelle et en pleine recomposition. Je vous remercie de votre soutien, y compris bien sûr celui de la majorité, tout au long de ce quinquennat et je souhaite que vous vous rassembliez autour d'un vote positif.

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