Intervention de Isabelle Santiago

Séance en hémicycle du vendredi 29 octobre 2021 à 9h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Aide publique au développement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Santiago :

Comme mon collègue Alain David l'a souligné lors de l'examen pour avis de cette mission, en commission des affaires étrangères, l'aide publique au développement ne peut s'examiner en faisant abstraction de la singularité des deux années que nous venons de vivre, au cours desquelles se sont imbriquées des crises sanitaires, environnementales, sociales, humanitaires et sécuritaires qui compliquent encore la donne.

La pandémie a entraîné des reculs de développement, allant jusqu'à faire perdre une trentaine d'années à certains pays ou régions. Si certains pays africains ont adopté des stratégies très proactives pour limiter la propagation du virus, en s'appuyant notamment sur leur expérience passée de gestion des épidémies, il reste que leur système de santé demeure très vulnérable, beaucoup d'entre eux ne disposant pas des infrastructures de santé nécessaires : faible pourcentage du nombre de lits par habitant, accès restreint à un dispensaire ou à un centre de santé local, peu ou pas d'unités de soins intensifs et de respirateurs. Du reste, les disparités régionales et les inégalités entre pays restent importantes. Enfin, le fait que la moitié de la population mondiale n'ait pas accès à l'eau potable et à des soins de santé adéquats vient encore accentuer ces fragilités.

Au total, l'aide publique au développement devrait atteindre 17,3 milliards en 2021, en incluant l'annulation de la dette du Soudan, et 14,6 milliards en 2022. Sur ce point, je tiens à souligner qu'il convient de poursuivre notre effort d'allégement et d'annulation de la dette des pays les plus en difficulté.

Sur le plan sanitaire, nous défendons avec force la levée des brevets, pour vacciner massivement les citoyens du monde. Aujourd'hui, 820 millions de personnes dans le monde, dont 260 millions en Afrique, souffrent de la faim et 135 millions de personnes sont au bord de la famine, sans compter les risques de voir un demi-milliard de personnes tomber dans la pauvreté à la suite de la crise du covid.

Dans ce contexte, le groupe Socialistes et apparentés prend bonne note de la poursuite de la trajectoire, en vue d'atteindre en 2022 l'objectif de 0,55 % du revenu national brut consacré à l'aide publique au développement, objectif inscrit dans la loi de programmation relative au développement solidaire et à la lutte contre les inégalités mondiales.

Néanmoins, l'examen du PLF pour 2022 nous conduit à formuler plusieurs remarques. Tout d'abord, les programmes 110 et 209 de la mission "Aide publique au développement " subissent un double mouvement, qui peut paraître contradictoire,…

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