Je répète les mêmes phrases, pour qu'elles raisonnent bien dans cet hémicycle ! J'espère que la commission d'évaluation de l'aide publique au développement pourra mener un travail autrement plus rigoureux sur la question. Je note, à cet égard, que nous avions déposé un amendement visant à demander la réalisation d'un rapport parlementaire approfondi sur le pilotage de l'APD, mais il a été jugé irrecevable, ce qui est dommage et nous a fortement surpris. Il aurait pourtant été utile de débattre des contradictions d'une aide qui vient trop souvent en soutien à des logiques néolibérales, par exemple en privilégiant le secteur de l'agrobusiness à celui de l'agriculture paysanne et familiale.
Je veux, enfin, avoir un mot pour les agents de l'AFD, confrontés depuis plusieurs mois à une direction qui tente de réformer leur statut, pour mettre à bas certains conquis sociaux – allant de la prime d'ancienneté jusqu'au niveau des indemnités de licenciement. Les syndicats évoquent un dialogue social délétère et une régression sociale manifeste. Cette mise au pas des 2 700 salariés entre étrangement en résonance avec les orientations d'une agence qui se targue pourtant de soutenir les organisations syndicales et qui prône partout les vertus du dialogue social : « Faites ce que je dis, pas ce que je fais », telle pourrait être sa devise.
Alors que l'AFD va fêter, au mois de décembre, son quatre-vingtième anniversaire, je dis à nouveau mon inquiétude à l'égard d'une structure qui, en s'autonomisant du ministère des affaires étrangères pour se mettre dans le giron de Bercy, devient une nouvelle roue du carrosse du libre-échange.
Nous voterons donc contre ce budget et nous souhaiterions obtenir des précisions sur les modalités selon lesquelles le Parlement est susceptible de se saisir de cette question.