Il est vrai que nous avons désormais un Président qui flatte ses courtisans en leur promettant de devenir les héros d'un nouveau monde, un monde où les rentiers et autres dirigeants de start-up sont appelés à garder le troupeau de ceux qui ne sont rien.
Le prélèvement à la source est surtout – et c'est pourquoi nous le combattons – le cheval de Troie d'une fusion entre l'impôt sur le revenu et la CSG, la contribution sociale généralisée, qui représente une menace pour la pérennité du financement de la Sécurité sociale.
En passant sous la coupe de l'État, le financement de la Sécurité sociale perdrait en effet ce qui fait son originalité : il repose sur la solidarité entre ceux qui gagnent peu et ceux qui gagnent beaucoup, entre jeunes et retraités, entre patrons et ouvriers. Les libéraux trouvent cet attelage baroque et indigne du nouveau monde. Nous trouvons au contraire qu'il est plus actuel que jamais, dans une société tentée par le chacun pour soi, les replis identitaires, communautaires et même générationnels.
À l'heure où trois Français sur quatre jugent la société toujours plus inégalitaire, il est tant d'ouvrir le débat public sur les choix économiques qui ont conduit à la situation catastrophique observée notamment aux États-Unis, vers laquelle vous voulez nous conduire. Il nous faudrait changer de boussole. Même le FMI – le Fonds monétaire international – invite désormais les gouvernements occidentaux à promouvoir une croissance inclusive. Or celle-ci suppose une révision radicale des schémas qui conduisent Bruxelles, Bercy et la Cour des comptes à réduire comme peau de chagrin la solidarité nationale et à sacrifier le bonheur des peuples à des règles comptables abstraites et affranchies des réalités économiques.
Dans l'attente, nous voterons bien évidemment contre le présent budget rectificatif. Joyeuses fêtes de fin d'année à toutes et à tous !