La Guyane se trouve dans une situation d'urgence depuis mars 2020. Les gens n'en peuvent plus du couvre-feu qui s'impose tous les jours à 19 heures. Les responsables politiques de tous bords disent qu'il n'est pas possible de continuer ainsi. Comme ils n'ont pas réussi à convaincre la population de se faire vacciner massivement – je mets de côté la discussion sur les vaccins – et que la position géographique de la Guyane l'expose au risque créé par la très forte incidence du virus au Brésil et au Suriname, on pense qu'il faudrait y appliquer un régime sévère. Or les responsables locaux estiment ce raisonnement erroné : à les entendre, il faut desserrer l'étau pour convaincre. Les personnes que j'ai rencontrées, dont notre ancien collègue devenu président de la collectivité territoriale de Guyane, Gabriel Serville, ne sont pourtant pas des gens qui laissent les choses suivre leur cours ou qui refusent de se montrer précautionneux face aux dangers.
Je me fais un devoir de vous transmettre leur position afin que vous compreniez que la question se pose en ces termes sur le terrain. Je suis persuadé que la situation est largement comparable en Martinique, dans la mesure où le président de l'assemblée territoriale a fini par demander à l'État de déployer une médiation après qu'il s'était lui-même très avancé en faveur du vaccin sans parvenir à convaincre la population locale.
Nous avons besoin de faire confiance aux décideurs locaux pour dessiner le chemin qui permettra de convaincre, car là est l'enjeu.