Je le remercie de sa franchise car, partant de là, autant fermer le Parlement après avoir adopté des cadres juridiques d'exception dans tous les domaines !
Quant au ministre, il nous a fait cette réponse surréaliste : « Il n'y a pas d'état d'urgence » – ce qui révèle l'abîme existant entre lui et les territoires d'outre-mer, qu'il méprise souverainement. S'il n'y a pas d'état d'urgence, il est donc normal de priver d'activités sportives des centaines de milliers de jeunes, d'interdire aux Français de prendre une glace à la terrasse d'un café s'ils n'ont pas présenté un QR code ?
Vous vous payez de mots : en vérité, vous nous demandez d'accorder au Président de la République la possibilité de décider seul, au cours d'un conseil de défense, sans contre-pouvoir, d'enfermer les Français. Ce n'est pas notre conception du rôle du Parlement. Bien sûr, il ne s'agit pas d'adopter dès maintenant de telles mesures, mais vous vous réservez le droit de le faire, de manière assez présomptueuse d'ailleurs puisque la législature s'achève bien avant le 22 juillet. Vous demandez au Parlement de vous signer un chèque en blanc, alors même que, je l'espère, les Français vous auront congédiés d'ici là.