Je comprends mieux votre question.
Soyons directs, je ne me place absolument pas dans cette perspective. Le sujet principal, pour moi, consiste à combattre la corruption au jour le jour. De votre côté, vous faites allusion à un sujet sur lequel je n'ai absolument rien à dire, ni aucune preuve à apporter, à savoir la pression que pourrait exercer la DOJ, et la manière dont les entreprises françaises, comme Airbus ou la BNP seraient traitées par la justice américaine.
Je pensais que vous m'aviez demandé si l'on prenait suffisamment au sérieux les problèmes de corruption. Ma réponse est très claire : on ne les a jamais pris suffisamment au sérieux. Mais permettez-moi de faire un rapprochement avec les problèmes de sécurité.
Une de mes plus grandes fiertés en tant que dirigeant d'Alstom « Transport » depuis maintenant six ans, est d'avoir pu diviser par trois le nombre d'accidents au travail, malgré l'augmentation de l'activité. Malgré cela, nous avons eu à déplorer l'année dernière, en Inde, le décès un jeune homme de 23 ans, tombé d'un train en faisant des travaux. C'est un drame, que je regrette amèrement. De la même façon, vous pourriez me demander si nous prenons suffisamment pris au sérieux la question de la sécurité. Vous pourriez également me demander rétrospectivement si mes prédécesseurs, qui avaient à déplorer trois fois plus de taux d'accidents qu'aujourd'hui, prenaient suffisamment cette question au sérieux. Oui, on peut toujours faire des progrès. Et quand vous faites des progrès, on peut toujours vous rétorquer que c'est parce que vous étiez mauvais dans le passé…
Mais revenons à la corruption et aux procédures. Je me suis engagé totalement à éliminer partout et de plus en plus finement la non-conformité, de la même manière que je me suis engagé totalement à améliorer la sécurité de nos employés à travers le monde. C'est à cela que je m'attaque. Je n'entrerai donc pas dans un débat, qui est assez éloigné de mon quotidien, sur les pressions exercées par tel ou tel pays.