Monsieur Poupart-Lafarge, je veux revenir sur les réponses que vous nous avez apportées, ou plutôt sur ce qui constituait davantage des non-réponses. Le manque de précision dont vous avez fait preuve pour répondre aux questions du président ou de Mme Delphine Batho a de quoi surprendre de la part d'une personne de votre qualité. Certes, vous nous avez parlé de votre histoire personnelle – nous en savons maintenant à peu près tout –, mais nous avons beaucoup de mal à obtenir des réponses sur ce qui s'est réellement passé en matière de corruption par exemple. J'étais membre de la commission des affaires économiques lors de la dernière législature ; je n'ai rien appris de nouveau ce matin, et j'en suis très surpris.
On nous donne le sentiment que la stratégie sur trois ans n'aurait pas été réfléchie en 2014, alors que l'on nous parle aujourd'hui de stratégie à dix ou vingt ans… Je reste persuadé que l'on n'a pas changé de paradigme du jour au lendemain. Bien des éléments expliquaient le choix entre Siemens et General Electric, et, à l'évidence, des situations probablement extrêmement gênantes ont favorisé telle ou telle décision.
Notre commission d'enquête travaille sur les décisions de l'État en matière de politique industrielle. Alors que ministre de l'économie a annoncé la création d'un comité de suivi de la fusion, comment envisagez-vous réellement le contrôle de l'État ? Celui-ci a-t-il un véritable rôle à jouer dans ce comité de suivi ? On annonce quatre engagements pour les quatre prochaines années, mais, dans ce délai, ils pourraient connaître la même prospérité que les co-entreprises aujourd'hui abandonnées… Nous avons besoin de savoir comment vous considérez notre intervention. Vous contentez-vous de passer nous voir pour sacrifier à un exercice obligé en étant certain de pouvoir faire prendre ensuite les décisions que vous voudrez ? Comprenez que si mes questions sont aussi naïves, c'est parce que j'ai le sentiment que l'on se moque de nous…