En parcourant la mission "Santé" , nous avons été surpris de ne trouver qu'une seule fois le terme de « santé environnementale », lorsque vous évoquez le prochain plan national de santé publique, qui devrait voir le jour en 2022-2023, en lien avec le quatrième plan national santé-environnement (PNSE).
Cette unique occurrence illustre un manque d'ambition en la matière. Or la sortie de crise du covid-19 doit nous conduire à conjuguer santé et environnement pour améliorer l'état de santé de nos concitoyens.
De nombreux travaux scientifiques nous y enjoignent. Selon l'Institut de recherche pour le développement, trois infections émergentes sur quatre apparues au cours des quarante dernières années sont des zoonoses, des maladies infectieuses animales transmises à l'homme. Il est également démontré que la croissance régulière de l'apparition de ces nouveaux agents infectieux est bien d'origine humaine.
Face à ces infections croissantes, nos populations ne sont pas égales. La covid-19 a révélé la vulnérabilité particulière de celles et ceux qui souffraient d'affections sous-jacentes comme le diabète ou l'obésité. En France, les dernières données montrent que 88 % des personnes hospitalisées et 94 % des personnes décédées de la covid-19 souffraient d'un ou de plusieurs de ces facteurs de comorbidité. Or le nombre des affections de longue durée pour ces maladies a doublé entre 2003 et 2017, ce qui signifie que le risque d'être sévèrement touché et d'en décéder progresse dans cette proportion.
Pourtant, au regard de ces enjeux, notre politique de santé environnementale est quasi absente. Le Ségur de la santé n'a pas apporté de réponses à cet enjeu, s'attachant seulement à réduire l'empreinte écologique de nos établissements de santé.