Vous avez été amené, avec vos collègues, à défendre une stratégie nationale bas-carbone qui fixe les objectifs d'augmentation de la part modale du transport ferroviaire de voyageurs à + 27 % en 2030 et à + 79 % en 2050. De la même façon, la stratégie fret vient d'être publiée : là encore, on sent qu'il y a matière à faire. Or nous constatons que la trajectoire budgétaire d'investissement actuelle n'est tout simplement pas suffisante pour atteindre les objectifs climatiques et pour garantir un fonctionnement optimal du réseau. Les objectifs de report modal et de développement du trafic ferroviaire sont inatteignables avec la dynamique d'investissement définie jusqu'à présent dans le plan de relance.
Dans le plan gouvernemental, l'essentiel des crédits prévus pour seulement deux ans visent à couvrir et à préserver les capacités d'investissement de SNCF Réseau et à maintenir les travaux de régénération déjà engagés. Seuls 14 % du montant du plan sont dévolus à de nouveaux crédits d'investissement. C'est dire si nous restons sur notre faim !
Par ailleurs, il faudrait donner une impulsion forte et lisible, au travers par exemple de dispositifs fiscaux et tarifaires de nature à rendre le ferroviaire plus attractif, à la fois en prix et en qualité, pour la grande majorité des ménages. Tout cela est estimé à hauteur de 2 ou 3 milliards supplémentaires par an pendant dix ans, pour remplir les objectifs et les trajectoires promis. En matière de transition écologique, le constat que nous faisons en toute honnêteté, c'est que les moyens ne suivent pas une trajectoire adéquate. C'est la raison pour laquelle, monsieur le ministre délégué, nous voterons contre les crédits de ces missions – tout en nous excusant, madame la ministre, de n'avoir pas consacré quelques instants aux problèmes maritimes.