Madame la ministre, vous avez raison : comme je vous l'ai dit tout à l'heure, nous partageons les constats que vous formulez. Cependant, nos avis divergent s'agissant des mesures à prendre. Vous avez raison : dans notre pays, le secteur de la première transformation du bois va mal et un nombre incroyable de grumes de bois est exporté vers l'Asie, à tel point que les scieries du Jura, de Bourgogne et de Franche-Comté ont du mal à s'approvisionner localement et ne peuvent plus assurer la construction de maisons en bois ; c'est toute la chaîne de production qui s'en trouve ralentie. Les chiffres à ce sujet sont certes assez contradictoires, mais, quoi qu'il en soit, ce n'est pas normal.
Ensuite – c'est le deuxième point –, notre forêt elle-même ne va pas très bien, elle non plus. En effet, comme vous l'avez dit, le réchauffement climatique accroît le risque de maladies et la prolifération de parasites tels que les scolytes, qui gagnent beaucoup de terrain et menacent les résineux. Il faut trouver des moyens pour s'en prémunir. Ce que propose cet amendement de nos collègues – nous les soutenons, bien évidemment –, c'est d'augmenter de 50 millions d'euros le budget de l'ONF, qui est la seule structure organisée ayant la capacité technique d'apporter un bout de réponse à ces problèmes. Les filières, bien entendu, doivent y participer avec lui, et vous avez raison d'encourager la coopération avec les filières ; mais en l'espèce, l'urgence climatique impose cette urgence budgétaire. Nous pourrons ensuite nous organiser pour faire en sorte d'aider les filières à répondre aux attentes des uns et des autres.