L'activité ASN était en vente avant même que Nokia ne reprenne Alcatel-Lucent. Quand nous avons repris ce groupe, la décision a été prise de s'assurer que l'entité ASN serait pérenne, ce qui n'allait alors pas forcément de soi. Aussi, depuis deux ans, la situation pour ASN s'est-elle très sensiblement améliorée sur plusieurs points, en particulier en ce qui concerne sa situation financière : ASN avait perdu sa première place mondiale – qu'elle a désormais reprise. ASN n'était pas vraiment une structure indépendante : de nombreuses fonctions support étaient gérées par le groupe. Notre première décision a donc été de nous assurer que cette entité soit réellement pérenne. ASN est désormais beaucoup plus autonome.
Le groupe Nokia, vous l'avez mentionné, n'est pas exclusivement centré sur l'activité mobiles ; notre activité couvre l'ensemble des télécoms : infrastructures optiques, IP – secteur que j'ai maintenu – et structures fixes. Reste que l'activité d'ASN s'apparente plus à celle d'un câblier, qu'il s'agisse de la production du câble, de son implémentation, de son déploiement à travers le monde, ou de l'activité électronique autour des terminaux.
L'intention de Nokia, au début de l'année, était de vérifier s'il y avait une possibilité de vendre l'activité ASN. Nous avons toujours considéré que nous ne vendrions pas à tout prix : nous voulions nous assurer de la capacité de l'entité à être pérenne. C'est pourquoi nous avons plutôt tendance à imaginer une solution avec un industriel et à penser que l'investissement ne doit pas être seulement financier, ce qui permettrait vraiment à ASN de pérenniser, j'y insiste, son développement technologique. Nous sommes en train de discuter avec plusieurs acteurs sur le marché. Les questions que vous avez posées, concernant la pérennisation d'ASN, l'ont également été par l'État. C'est pourquoi plusieurs scénarios ont été envisagés, qui vont de la vente du périmètre complet d'ASN ou seulement de celle d'une sous-partie de la partie électronique. Les offres que nous recevons en ce moment concernent plutôt l'ensemble du périmètre d'ASN. Ces discussions, en cours, sont très compliquées, notamment en ce qui concerne les droits des brevets.
La recherche et développement est actuellement en partie assurée par les Bell Labs et nous sommes en train d'examiner, en interne, comment pérenniser ce support, si c'est nécessaire, et mettre à disposition de la nouvelle entité tous les moyens qui permettront cette pérennisation. C'est notre engagement.