Intervention de François Ruffin

Séance en hémicycle du lundi 8 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Mission investissements d'avenir (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Ruffin :

L'amendement qui nous est présenté mériterait dix débats sur chacun des enjeux qui seront ceux de la France en 2030, de la santé à l'énergie en passant par l'agriculture ou les transports.

Surtout, un grand débat est nécessaire afin de déterminer la solution que nous appelons de nos vœux pour lutter contre le changement climatique. Faut-il changer nos modes de vie ou miser sur l'innovation technologique ? À cet égard, je regrette l'absence du ministre de l'économie, des finances et de la relance mais aussi celle de la ministre de la transition écologique. En effet, le plan France 2030 nous est présenté comme la réponse de notre pays à la crise climatique. Je signale que, d'après un sondage qui vient d'être rendu public, 55 % des Français estiment que la réponse réside dans un changement de nos modes de vie tandis que 21 % comptent sur l'innovation technologique.

Surtout, voici les réactions de certains mouvements et associations face à la manière dont le Président de la République a posé ce débat. Je citerai tout d'abord Greenpeace : « Qu'il s'agisse des SMR » – c'est-à-dire du nucléaire à taille humaine –, « de l'avion vert, de la captation de carbone, ou de l'hydrogène à base de nucléaire, toutes ces fausses solutions suivent une même logique : repousser sans cesse la vraie transition et continuer à produire comme si les ressources de la planète étaient illimitées ».

La Confédération paysanne a, quant à elle, déclaré que nous avions besoin de bras et de cerveaux pour la révolution agricole, pas d'algorithmes ni de drones.

La Fondation Nicolas Hulot, du nom de celui qui a tout de même été ministre dans un des gouvernements Macron, estime enfin que « le Président de la République cède un peu plus au mirage du tout technologique supposé résoudre, comme par magie, les crises écologiques » et que « sa stratégie productive fait l'impasse sur la nécessaire sobriété ».

Là réside, selon nous, la vraie question pour demain. Comment mener une politique économique à taille humaine, qui ne nuise pas à la planète mais se mette au contraire à son service ? Ce n'est pas en fonçant droit dans le mur écologique comme vous le faites, avec simplement l'espoir qu'un peu de technologie nous permettra de changer de direction, que nous y parviendrons.

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