François Ruffin :
Nous avons tout de même besoin de réponses sur le fond, madame la ministre déléguée, qu'il s'agisse de l'ambition en baisse du Gouvernement en matière de rénovation thermique ou, comme ici, de fret ferroviaire.
Je rappelle qu'un camion pollue, à volume transporté égal, dix fois plus qu'un train, soit quatre-vingt-deux grammes d'émissions de CO2 par tonne-kilomètre au lieu de huit grammes. Dans le plan France relance, les mesures en faveur du ferroviaire sont pourtant dérisoires, tout comme elles vont l'être dans le plan France 2030, en comparaison des mesures de soutien aux secteurs polluants tels l'aéronautique et l'automobile, auxquelles s'ajoutent des niches fiscales sur le gazole pour le transport de marchandises. Dans France 2030, la seule mesure prévue en faveur de la décarbonation des transports concerne les avions bas-carbone annoncés pour 2030, alors que le PDG d'Airbus ne prévoit pas le développement d'un avion neutre en carbone avant 2035 et que la plupart des compagnies aériennes ne l'envisagent pas avant 2050. Il faudrait miser dès aujourd'hui sur le fret ferroviaire plutôt que sur un très hypothétique avion à bas-carbone demain.