Vous l'aurez compris, notre série de sous-amendements a vocation à susciter un débat sur ce que doit être la France de 2030. Certes, d'autres missions budgétaires doivent être examinées et nous sommes un peu pressés par le temps, mais il n'empêche : c'est tout de même assez incroyable de se dire qu'en un petit bout d'après-midi, nous devions dessiner ce que sera la France dans une décennie.
Dans le domaine des transports, l'avion vert est-il vraiment l'avenir, alors que les patrons d'Airbus ou d'Air France, ou encore les associations de transporteurs, nous affirment que ce ne sera pas possible avant 2035 ou même 2050 ? Ne devrions-nous pas plutôt tout faire pour plafonner l'usage de l'avion, en faisant en sorte qu'il reste accessible à tous, tout en limitant son utilisation pour ceux qui y ont recours comme on prendrait le métro ?
S'agissant de l'énergie, doit-on s'interroger sur la production nucléaire de proximité ou, en premier lieu, sur les moyens permettant d'économiser de l'énergie dans les domaines du logement, du chauffage ou des transports ? Pour le monde agricole, après la chimisation et la mécanisation, l'avenir est-il dans la génétique, la robotique et le numérique ou, au contraire, dans une agriculture de proximité ? En matière de santé, va-t-on s'en sortir en investissant dans des technologies de rupture ou, plus simplement, dans des lits et en recrutant les infirmières et les soignants dont on aurait déjà tant besoin aujourd'hui ?
Voilà qui mérite un grand débat ; mais celui-ci n'a pas lieu, que ce soit ici ou ailleurs : c'est le Président de la République qui a imposé ce que devra être la France de 2030. Il est assez incroyable d'examiner tous ces enjeux à la six-quatre-deux, au détour d'un petit bout d'après-midi.