Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du lundi 8 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Mission engagements financiers de l'État (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Cet amendement vise à dénoncer l'ineptie de la politique de cantonnement de la dette que vous avez décidée, à savoir l'idée de réserver une partie des recettes de l'État au remboursement de la dette covid, un peu sur le modèle de la Caisse d'amortissement de la dette sociale (CADES) s'agissant du budget de la sécurité sociale. Cela explique très certainement pourquoi vous avez annoncé que, d'ici à 2027, les crédits, si M. Macron est réélu, ne connaîtraient qu'une augmentation de 0,7 % chaque année, ce qui serait une baisse historique, que je dénonce, par rapport aux besoins de la population.

Il est dommage que nous ne puissions pas présenter de graphiques dans cet hémicycle, car vous nous en montrez souvent un pour véhiculer l'idée que nous avons retrouvé le niveau de croissance d'avant la crise. Sauf que, sur ce graphique, on voit entre les deux une sorte d'entonnoir indiquant ce que nous avons perdu comme production de richesse. Si l'activité a pu redémarrer, c'est justement parce que la dette covid a été mise au service de l'activité économique et des entreprises.

Or, ce que vous nous dites, c'est que nous allons nous traîner cette dette pendent des années, en remboursant non seulement les intérêts mais aussi le stock, ce qui est particulièrement stupide. Et si vous refusez de l'annuler, faites-la au moins rouler de manière perpétuelle à taux d'intérêt nul, comme nous le faisons très souvent. Cela nous permettrait de ne pas pénaliser notre développement économique dans les années à venir par ce poids que nous aurions à porter.

Je le répète, nous sommes pour l'annulation de la dette liée au covid-19 ou, à défaut, pour la faire courir dans le temps avec un taux d'intérêt nul, ce qui aurait pour effet, à terme, de l'éteindre. Surtout, ne pénalisez pas l'économie et n'entravez pas les dépenses publiques avec un remboursement inepte de la dette dans les années à venir.

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