Il s'agit ici de reprendre le contrôle des autoroutes, dont la privatisation s'est déroulée dans des conditions aberrantes. En effet, d'après la Cour des comptes, alors que leur valeur était estimée à 27 milliards d'euros, elles ont été vendues pour 17 milliards, ce qui constitue un gros cadeau de 10 milliards d'euros directement adressé à Vinci, Eiffage et Albertis Infraestructuras.
À cet égard, les dividendes que versent ces entreprises à leurs actionnaires ne cessent d'augmenter, étant passées de 950 millions à 4,7 milliards d'euros, soit une multiplication par cinq. Il faut d'ailleurs savoir que sur chaque euro payé par un automobiliste au péage, 50 centimes, soit la moitié, atterrissent directement dans la poche des actionnaires de ces sociétés. À ce stade, ce n'est plus d'une poule aux œufs d'or dont il s'agit, mais d'une oie ou d'un faisan géant en or !
Il est donc nécessaire que l'État reprenne le contrôle, à la fois pour récupérer ce qui est aujourd'hui versé en dividendes et pour contrôler les hausses de tarifs aux péages qui sont appliquées. Entre 2011 et 2018, sur 116 tronçons, les prix ont en effet progressé de 12 %, soit une augmentation largement supérieure à celle de l'inflation – la moitié étant allée, je le répète, dans la poche des actionnaires.