Madame la ministre déléguée, vous parlez de modification : la modification, c'est l'augmentation de plus de 57 % sur un an du prix du gaz, même s'il baisse un peu en ce moment. Nous devons disposer d'un outil qui soit pleinement entre nos mains pour peser sur les cours et pour éviter que le gaz dont ont besoin les Français ne soit strictement laissé à la logique du marché. Voilà ce qui justifie une montée en puissance de l'État actionnaire, un État actionnaire qui – en cela, je souscris aux propos de mes collègues Jumel et Rabault – ne soit pas spectateur, mais acteur.
Vous avez attendu France 2030 pour avoir une stratégie. Or, normalement, l'État stratège, c'est aussi l'État actionnaire stratège qui doit peser à l'intérieur des conseils d'administration pour dire ce qu'il veut : par exemple, Endel, la partie d'Engie qui traite des questions thermiques dans l'industrie, devrait être un outil pour la transition écologique ; pourtant l'État ne dit rien, et Endel, avec ses milliers de salariés, est traité comme un petit bout au milieu, avec lequel on jongle, et que l'on vend sans se demander à quoi il pourrait être utile au pays. L'État est spectateur de l'avenir d'Endel.