Intervention de Antoine Herth

Séance en hémicycle du lundi 8 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAntoine Herth :

Je ne parlerai pas des rendez-vous manqués, mais des réussites. Monsieur le ministre, je salue votre réactivité vis-à-vis du risque de grippe aviaire, laquelle touche plusieurs pays voisins. Les mesures annoncées, courageuses et difficiles à appliquer pour les éleveurs, permettront, nous l'espérons, d'épargner la production de volailles française, à quelques semaines des fêtes de fin d'année.

La politique agricole commune est l'objet d'une autre réussite. Il s'agit d'un dossier de long cours, que vous avez défendu pendant plusieurs mois, en parfaite concertation avec le Parlement – c'est une première, je suis bien placé pour en parler. Vous avez constamment partagé les difficultés et les informations avec les parlementaires, et c'est tout à votre honneur. Je souhaite que le déploiement de la PAC à partir de l'an prochain accélère la transition agroécologique ; les aides à la reconversion en agriculture biologique, notamment, ainsi cofinancées, permettront d'atteindre les objectifs du plan Ambition bio 2022.

Le plan France relance a permis de soutenir plus de 25 000 projets agricoles en un an, qui sont autant d'arguments pour accélérer la transition vers une agriculture encore plus respectueuse de l'environnement.

L'examen du budget offre l'occasion de mettre en lumière quelques morceaux choisis. Les rapporteurs ont fait un tour d'horizon ; à la suite de Mme Cattelot, je souligne le renforcement bienvenu du soutien à la filière bois. J'ai mené des travaux sur les filières en tension et les sujets qui nous préoccupent, dans le cadre d'échanges internationaux : celle du bois en fait partie. Il faut en relocaliser la valeur ajoutée ; la politique du bois que ce budget soutiendra va tout à fait dans cette direction.

Nous saluons le maintien des crédits du CASDAR pour 2022 ; la recherche appliquée est essentielle pour accompagner les efforts des agriculteurs. Souvent, les éprouvettes contiennent des solutions, mais avant que celles-ci soient efficaces dans les exploitations, un travail d'adaptation aux particularités des terroirs est nécessaire.

Le groupe Agir ensemble votera les crédits de la présente mission. À la transition écologique, s'ajoute un autre défi majeur selon nous : le renouvellement des générations. J'espère que le plan France 2030 contribuera à les relever.

L'examen du budget offre également l'occasion de vous poser des questions. À Corbières-en-Provence, à l'occasion des Terres de Jim, le Président de la République a annoncé deux projets législatifs pour la fin de la législature. L'un concerne l'assurance contre les risques climatiques ; l'autre, dans la continuité de la proposition de loi de M. Sempastous, tendrait à généraliser le portage foncier au profit des jeunes agriculteurs. Pouvez-vous nous préciser les intentions du Gouvernement pour le début de 2022 ?

Vous venez d'annoncer un nouveau plan Semences et plants pour une agriculture durable. Selon vos déclarations il doit en particulier contribuer à la réussite du plan Protéines végétales, que nous avons abondamment évoqué dans ces murs. Reste cependant la question du statut juridique des NBT (new breeding technologies, nouvelles techniques de sélection végétale) : comment comptez-vous résoudre le problème ?

Autre sujet : les néonicotinoïdes. Une première campagne betteravière s'est écoulée depuis que le Parlement a voté une dérogation de trois ans, assortie de conditions strictes, pour lutter contre les pucerons vecteurs de jaunisse. Après une séquence de gel printanier et une mésaventure phytosanitaire, qui a contraint à la destruction de 6 000 hectares, la question des néonicotinoïdes est quelque peu passée sous le radar. Pouvez-vous nous dresser un premier bilan ?

Ensuite, dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne, il est beaucoup question des clauses miroir – votre collègue Franck Riester a également évoqué ce sujet. Pouvez-vous nous en dire plus ? S'agit-il de faire entériner le principe à Bruxelles pour les négociations futures ? Est-il envisageable d'amender les accords existants ?

Enfin, à partir de janvier, puis dans un second temps en été, de nouvelles règles de contrôle sanitaire et phytosanitaire entreront en vigueur à la suite du Brexit : disposez-vous des moyens nécessaires pour faire y face ? Telles sont les questions que je souhaitais soulever, en vous réitérant le soutien du groupe Agir ensemble.

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