…quatre mois et deux jours – je plaisante. Je le dis souvent à mes concitoyens : l'un des problèmes de nos institutions est que les ministres passent vite. Or, les questions agricoles nécessitent un temps long.
Les missions dévolues à nos agriculteurs sont multiples. La première d'entre elles est nourricière : nourrir naturellement les Français, contribuer aussi à nourrir une partie des populations à travers le monde. La deuxième mission est environnementale : préserver la ressource en eau et la biodiversité, sans compter toutes les questions qui ont trait aux aménagements des paysages. Enfin, troisième mission, récente – oui et non car, il y a des siècles, le cheval de trait était une source d'énergie – est tout ce qui tourne autour de l'énergie, parce que l'agriculture est susceptible d'être vecteur et source d'énergie.
Je vous encourage à continuer dans votre action : depuis plusieurs années, vous avez actionné plusieurs leviers. Les états généraux de l'alimentation n'ont pas produit les effets escomptés – les débats menés alors se sont davantage concentrés sur le contenu de nos assiettes, sur la production agricole, plutôt que la question du revenu agricole.
Avec EGALIM 2 – issue de la proposition de loi de notre collègue Grégory Besson-Moreau – et grâce à votre soutien actif, nous nous sommes concentrés sur un meilleur partage de la valeur, de la terre à l'assiette, c'est-à-dire du producteur au consommateur, en travaillant sur la question des négociations commerciales, dont nous espérons que celles qui vont s'engager cet hiver et s'achever au printemps permettront de constater les premiers effets de cette loi.
Soyons particulièrement vigilants sur la question de l'employabilité de la main-d'œuvre agricole. Vous avez décidé de maintenir le dispositif TODE : un travail de fond est nécessaire sur la question de l'employabilité en agriculture, qui correspond à de la main-d'œuvre en circuit local, ne nécessitant pas forcément beaucoup de formation puisqu'il est possible de se former sur place. Il est dommage que ce sujet ait été oublié depuis de nombreuses années.
Autre sujet qui me tient à cœur : travailler à un bon renouvellement des générations, Sylvia Pinel vient de l'évoquer. Cela permettrait de cesser la course à l'agrandissement des exploitations des agriculteurs, en particulier des éleveurs. Il n'est pas possible de poursuivre et d'encourager impunément l'agrandissement des exploitations, les agriculteurs ayant des semaines de travail très chargées pour un revenu qui n'est pas à la hauteur de leurs efforts.
La question du nombre d'agriculteurs concerne aussi la vie dans les territoires ruraux :…