Intervention de Géraldine Bannier

Séance en hémicycle du lundi 8 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Agriculture alimentation forêt et affaires rurales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGéraldine Bannier :

À la veille de cette dernière année du quinquennat, nous nous réjouissons, avec mes collègues du groupe Mouvement démocrate (MODEM) et démocrates apparentés, de constater que les crédits de cette mission ont augmenté de 10 % depuis la loi de finances initiale de 2017.

Avec plus de 3 milliards d'euros d'autorisations d'engagement et tout autant en crédits de paiement, cette mission est, une fois de plus, à la hauteur du soutien que nous nous devons d'apporter aux agriculteurs. Ce budget permet de répondre aux nombreux défis que nous nous sommes fixés depuis 2017, à savoir l'amélioration des revenus des agriculteurs, le soutien à la transformation agroécologique, le renforcement de la compétitivité des exploitations, la valorisation de nos forêts pourvoyeuses d'atouts pour répondre à de multiples enjeux, parmi lesquels les enjeux climatiques.

Pour ce qui est de l'amélioration des revenus, nous ne pouvons que saluer les différentes avancées que nous venons de voter. Plusieurs d'entre elles seront mises en œuvre dès 2022. Grâce au rééquilibrage des relations commerciales entre les différents maillons de la chaîne agroalimentaire, les agriculteurs ne seront plus la variable d'ajustement de la guerre des prix entre grande distribution et industriels. Nous veillerons bien évidemment à la bonne application de la loi.

À l'occasion du PLF pour 2021, notre groupe avait alerté sur les difficultés de recrutement et de compétitivité que rencontraient nos exploitations, notamment celles des cultures spécialisées de fruits et légumes.

En ce qui concerne les difficultés de recrutement, nous avions appelé de nos vœux la pérennisation du dispositif TODE. Nous sommes donc satisfaits de voir qu'il est reconduit en 2022, ce qui traduit la volonté du Gouvernement de soutenir les filières concernées.

Pour ce qui est de la compétitivité des prix, la mise en place d'une expérimentation spécifique dans la filière fruits et légumes est à saluer ; elle permet à l'interprofession de bénéficier d'une dérogation temporaire pour mesurer les effets de l'application de la majoration de 10 % du seuil de revente à perte.

Étant donné notre volonté de garantir un haut niveau de prévention et de réactivité, nous ne pouvons qu'encourager la poursuite des mesures permettant d'accompagner le Brexit et le rétablissement des contrôles aux frontières. Plus de 450 postes ont déjà été créés depuis 2019. Les entreprises de la filière pêche qui subissent les effets du Brexit bénéficient aussi d'aides depuis le début de l'année 2021. Nous devons poursuivre ces efforts.

En outre, nous saluons la poursuite et le renforcement de l'accompagnement à la transition agroécologique en 2022. En effet, les moyens dédiés aux aides à la conversion à l'agriculture biologique sont accrus afin d'atteindre les objectifs du plan Ambition bio 2022.

Bien évidemment, aux crédits de la présente mission, s'ajoutent 1,2 milliard d'euros du plan de relance destinés au volet agricole. Plus de la moitié des crédits est dédiée à l'adaptation au changement climatique. Nous saluons à ce titre le haut niveau de prévention des risques maintenu par le Gouvernement, notamment à l'occasion du plan Gel venu en aide aux agriculteurs touchés par cette exceptionnalité climatique.

Les différentes aides d'État en faveur de la modernisation des abattoirs sont également un bon signal, d'abord en direction de nos producteurs locaux ; puis pour l'attractivité des territoires où ils se trouvent, qui sont souvent ruraux ; enfin pour les Français, de plus en plus exigeants quant à la qualité et à l'origine locale des produits qu'ils consomment.

Je souhaite également mettre l'accent sur l'enseignement agricole que nous devons valoriser, tant ce secteur a à offrir aux jeunes générations. Au cours des dix années à venir, un agriculteur sur deux partira à la retraite. Nous avons le devoir de former les agriculteurs de demain, en enseignant les nouvelles techniques agricoles respectueuses de l'environnement.

Les crédits de la mission sont également dédiés aux forêts. À ce titre, nous saluons la subvention exceptionnelle de 60 millions d'euros sur trois ans à destination de l'Office national des forêts, qui vise à renforcer la résilience des forêts face au changement climatique.

Enfin, nous saluons l'engagement du Président de la République et du ministre Julien Denormandie afin de préserver les moyens alloués aux agriculteurs français lors des négociations du nouveau cadre financier pluriannuel 2021-2027 de la PAC. La nouvelle politique agricole commune doit s'appliquer en 2023, concomitamment au nouveau système d'assurance récolte que nous examinerons au cours des prochaines semaines.

Un geste important a été fait en faveur des retraités agricoles. Tous l'attendaient sur le terrain et il faut poursuivre dans cette voie.

Depuis 2017, la boussole de notre action est l'émergence d'un modèle agricole plus juste et durable. Une fois de plus, les crédits de cette mission pour 2022 vont dans ce sens, c'est pourquoi le groupe Dem les votera.

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