Si vous le voulez bien, je commencerai par répondre à votre dernière remarque. Vous avez sans doute eu connaissance de ma position concernant ce texte européen, elle est très claire : la forêt doit être protégée, mais aussi cultivée. L'exploitation de la forêt a une triple fonction : protection environnementale, développement économique – on ne peut pas se plaindre d'un manque de bois de construction alors qu'on ne peut pas prélever un stère de bois dans la forêt – et rôle sociétal. J'ai toujours défendu cette position, y compris au niveau européen.
En ce qui concerne les scolytes, les conclusions de la mission interministérielle qui y a été consacrée ont été rendues. Un amendement a bien été adopté, comme nous nous y étions engagés, à l'occasion de l'examen des crédits de la mission "Cohésion des territoires" , afin de permettre un abondement supplémentaire en faveur des communes scolytées, selon un processus prévu par la mission. Nous allons aussi prolonger l'application du dispositif « scolytes » jusque dans le courant de l'année 2022, respectant là encore un engagement que nous avions pris.
Enfin, la question de savoir quelles essences doivent être privilégiées est probablement la plus difficile à résoudre : même si j'avais dix minutes plutôt que deux, je serais bien en peine de vous répondre. J'ai pourtant reçu une formation en la matière, puisque c'était ma spécialité lorsque j'étais à l'École nationale du génie rural, des eaux et des forêts (ENGREF) – mais c'est vraiment un problème très difficile. Prenons par exemple la hêtraie de Lyons-la-Forêt : on est en train de se demander s'il ne faudrait pas arrêter d'y planter des hêtres. Vous imaginez ne plus pouvoir mettre de hêtres dans une hêtraie – ou au moins dans une partie d'une hêtraie – multicentenaire ? C'est une sacrée responsabilité. L'un des groupes de travail réunis dans le cadre des Assises de la forêt et du bois, que nous avons lancées il y a maintenant un mois et demi, est spécifiquement dédié à cette question ; si vous voulez vous y associer, vos collègues Rémy Rebeyrotte et Anne-Laure Cattelot, notamment, y participent.