Je tiens à défendre mon dernier amendement car il vise à créer un fonds de restructuration des dettes des agriculteurs. Comment pouvons-nous demander à un agriculteur de produire de manière plus responsable et écologique alors qu'il croule sous les dettes ? Lorsqu'on se bat pour sauver son exploitation et sa vie, on ne peut pas penser à la transition écologique des modes de production.
Selon le réseau d'information comptable agricole, le taux d'endettement moyen des exploitations explose : alors qu'il était de 35,4 % en 1988, il a atteint 41,9 % en 2018. Ce taux ne cesse d'augmenter, en même temps que la détresse des agriculteurs. Nous devons faire un pas vers eux pour qu'ils puissent faire un pas vers la transition écologique. Nous devons les aider à sortir de leur endettement pour qu'ils puissent penser à l'écologie.
Je propose d'avancer les premiers euros des dettes des agriculteurs afin de les aider à sortir la tête de l'eau dans laquelle ils se noient. Cette avance leur permettrait d'empêcher la fuite en avant et l'accumulation des dettes ; elle offrirait une sortie de la boucle infernale que j'évoquais dans mon propos liminaire. Doté de 10 millions d'euros, ce fonds de restructuration des dettes paysannes serait une réponse humaine, sociale et écologique à leurs difficultés. Pour sauver l'écologie, il faut d'abord sauver les agriculteurs.