À partir du 1er janvier 2022, la France présidera le Conseil de l'Union européenne. Les attentes sont multiples, aussi bien dans les domaines économique, social ou sanitaire, que dans celui de la lutte contre le réchauffement climatique et, bien évidemment, dans celui des migrations.
Avec l'ouverture prochaine de la cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, en tant que secrétaire général parlementaire de l'assemblée parlementaire de la francophonie qui regroupe quatre-vingt-dix parlements dans le monde, je veux rappeler l'enjeu essentiel de l'usage du français au sein des instances européennes.
Que constate-t-on ? Le français et le plurilinguisme sont malmenés à Bruxelles depuis quinze ans. Comment accepter que le projet européen post-Brexit puisse continuer de s'écrire en anglais ? Comment admettre l'hégémonie d'une langue au détriment des vingt-quatre autres langues européennes ?
L'usage intensif de l'anglais met en péril nos langues et la diversité culturelle chère à Jean de La Fontaine, qui est né à Château-Thierry. Nous ne devons pas oublier que la langue française est notre identité, mais aussi un enjeu d'influence en Europe et dans le monde ! La discrimination linguistique au sein de l'Union européenne n'a que trop duré ! Il faut qu'elle cesse. Monsieur le secrétaire d'État chargé du tourisme, des Français de l'étranger et de la francophonie, vous avez déclaré : « La présidence française de l'Union européenne est une opportunité historique pour la francophonie. » Nous le pensons aussi.
Comment agirez-vous pour favoriser le français, le multilinguisme et respecter ainsi l'identité de chaque pays membre à travers sa langue ? Comment faire vivre cette affirmation d'Umberto Eco : « la langue de l'Europe, c'est la traduction. » ?