Intervention de Jean-Philippe Nilor

Séance en hémicycle du mardi 9 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Nilor :

Ironie du sort, l'examen de la mission "Outre-mer" intervient dans un contexte dramatique et inédit : à la hausse du chômage et à la pauvreté galopante s'ajoute un confinement qui s'éternise, comme pour mettre nos territoires à genoux. Cette situation exige des réponses concrètes, à la hauteur des enjeux.

Les difficultés de l'emploi se sont amplifiées démesurément dans les outre-mer : l'économie est totalement à l'arrêt, les emplois sont menacés par milliers, le secteur productif agonise, la dépendance se renforce, et l'on assiste à un exode des jeunes inquiétant et mortifère pour notre avenir.

Quelle a été la traduction réelle du « quoi qu'il en coûte » dans nos territoires ? Qu'il s'agisse du chômage partiel, des prêts garantis par l'État (PGE), des exonérations de charges, de l'abaissement de seuil de perte de chiffre d'affaires à 50 % ou du fonds de solidarité, nos TPE ont été largement laissées pour compte. Combien d'entre elles ont émargé aux dispositifs de relance de l'État ? Ces outils, séduisants en théorie, se révèlent particulièrement inadaptés dans la pratique.

S'agissant des conditions de vie, le programme 123 reflète-t-il réellement le vécu des populations ultramarines ? Il est question d'une mission de sauvetage face à l'exceptionnelle flambée des prix des matières premières dans la construction, des biens d'équipement, du transport et des denrées alimentaires de première nécessité. La satisfaction des besoins primaires de nos populations – se nourrir, se loger, se déplacer, travailler – aurait dû être inscrite au cœur du budget. Or, dans sa structure comme dans son esprit, celui-ci ne diffère guère des précédents, eux-mêmes analogues aux précédents : on n'y décèle aucune salutaire prise de conscience du caractère multidimensionnel et de l'acuité de la crise sanitaire, sociale, économique, démographique et sociétale qui nous frappe durement.

La construction et la réhabilitation des logements sociaux, à la base de la dignité humaine, doivent constituer une priorité non négociable.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.