Intervention de Michel Zumkeller

Séance en hémicycle du mercredi 10 novembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2021 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Zumkeller :

Vous voudriez nous décourager de siéger, vous ne vous y prendriez pas autrement !

Du fait de la conjoncture économique et des dépenses ponctuelles annoncées par le chef de l'État au beau milieu de l'examen du projet de loi de finances pour 2022, il nous est demandé d'examiner un collectif de fin de gestion qui intègre une indemnité inflation et des dispositifs de soutien à la formation des salariés et des demandeurs d'emploi. Les choses ont bien changé depuis le premier PLFR pour 2021, que nous avions soutenu. Le texte que vous nous présentiez en juin 2021 devait s'inscrire dans une dynamique de relance, tout en sortant progressivement du régime d'urgence sanitaire, économique et sociale. Il prévoyait de surcroît un fléchage supplémentaire de 15,5 milliards d'euros pour abonder les dispositifs de soutien exceptionnels jusqu'à la fin du mois d'août.

L'examen de ce deuxième PLFR pour 2021 intervient, quant à lui, dans un contexte de soutien du pouvoir d'achat des ménages et d'extinction des mesures d'urgence, et plus encore d'explosion de la dépense publique et d'endettement soutenu – la dette atteint 115,3 % du PIB. Les dépenses publiques s'élèveraient à 1 444 milliards d'euros, soit 55,7 % du PIB en 2022, en hausse de 1,9 % par rapport au niveau d'avant la crise du covid.

Nous avons bien noté qu'une partie des nouvelles dépenses n'avaient pas vocation à être pérennes, notamment les mesures de soutien au pouvoir d'achat, mais il est de notre devoir de vous alerter sur les conséquences à long terme de cette course folle à l'endettement. Comme le souligne le HCFP, le surcroît de recettes fiscales liées au dynamisme de la reprise n'est pas consacré au désendettement. Les rentrées fiscales supplémentaires – 3 à 5 milliards d'euros –, sont malheureusement compensées par un surcroît de dépenses nouvelles, ce que nous regrettons. Nous continuons donc de sonner l'alarme concernant la dette : elle dépassera 3 000 milliards d'euros l'année prochaine, soit près de 45 000 euros par Français. Nous ne sommes pas dupes : la baisse apparente du montant de la dette ne résulte pas d'une réduction du déficit, mais simplement d'opérations de trésorerie de l'État. Nous sommes convaincus que la dette demeure un des enjeux majeurs des prochaines années – pour ne pas dire, des prochains mois. Nous vivons avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. C'est un problème qu'il faudra affronter de manière beaucoup plus concrète.

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