Cette proposition de loi va nous permettre de réfléchir sur la baisse d'attractivité de la médecine libérale, et je remercie ses auteurs de nous offrir cette occasion.
La médecine repose sur deux piliers : la médecine libérale et l'hôpital. Si l'on écoute un peu tout le monde, la France serait devenue un désert médical. Je pense que le problème est beaucoup plus complexe et vaste. Certains territoires, notamment les zones rurales, peuvent rencontrer des difficultés à attirer nombre de professionnels, et pas seulement des médecins. Dans ma circonscription, située à dix minutes du centre de la métropole de Lyon, l'une des communes n'a plus de médecin généraliste alors qu'elle héberge le plus grand centre hospitalier de la région Rhône-Alpes.
Le problème de la désertification est un peu plus compliqué qu'on ne le croit. Nous avons affaire à une nouvelle génération de médecins qui veulent changer leur mode d'exercice pour des raisons de confort de vie et qui tendent à préférer l'hôpital. Plus nous augmenterons les contraintes pesant sur les médecins libéraux, moins la médecine libérale sera attractive et moins nos concitoyens auront accès à des médecins généralistes.
Cette proposition de loi est intéressante en ce qu'elle nous pousse à trouver des solutions. Comment soutenir la médecine libérale et amener de jeunes médecins à s'installer ? Seulement 12 % des jeunes s'installent en médecine libérale au sortir de leurs études. Le nombre d'installations diminue dans quatre-vingt-sept départements, ce qui montre que le problème est global. Nous devons donc réfléchir à la manière d'améliorer la pratique de la médecine générale, de libérer les médecins généralistes de la paperasse administrative, de revaloriser cette profession sachant qu'une consultation à 25 euros bruts rapporte 10 euros nets…
Cette proposition de loi n'apporte pas la solution, d'autant que le tiers payant ne fera qu'aggraver le phénomène en alourdissant la paperasse que devront gérer les médecins.