Intervention de Bernard Perrut

Réunion du mercredi 10 janvier 2018 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBernard Perrut :

Nous sommes attachés au principe d'égalité. Mais comment faire en sorte que cette égalité ne soit pas qu'un voeu de début d'année, mais une réalité, même si elle est difficile à atteindre ?

Si l'égalité, en ce qui concerne la santé, n'est pas possible, pas atteignable, quelles que soient les évolutions considérables de la médecine et de la science, l'égalité pour le dépistage de la maladie, la prise en charge de la maladie, l'accès aux soins et au traitement doit rester une priorité. Comme on l'a rappelé, des millions de Français éprouvent des difficultés à trouver un médecin généraliste ou spécialiste en milieu rural, à cause des déserts médicaux. Mais, je voudrais y insister, c'est aussi le cas dans les villes, grandes ou petites. Dans certains quartiers, peu ou pas de médecins s'installent, alors que des populations comptant un nombre important d'enfants ou de personnes âgées en auraient besoin. La réalité n'est pas simplement rurale, elle est aussi urbaine.

Lors des deux précédents quinquennats, des mesures ont été prises afin de développer l'accès à la santé, notamment sur les territoires. Or nous voyons que l'incitation à l'installation ne suffit pas, tandis que la mise en place de maisons de santé ne règle pas tout. Quant à la coercition, ce n'est pas une bonne méthode : encadrer la liberté d'installation n'est pas forcément souhaitable sous la forme proposée.

Comment faciliter alors, dans chaque territoire, les initiatives permettant l'accès de tous à une médecine et à des soins de qualité ? Sur le terrain, en zone rurale, j'ai pu mesurer combien les relations entre hôpitaux de proximité, établissements sociaux et médecins libéraux pouvaient favoriser le partage d'activité pour les médecins, présents à la fois, sur une même journée, dans un établissement et sur le territoire qui l'entoure.

Il faut donc repenser le maillage pour chaque territoire. Pourquoi pas dans le cadre des groupements hospitaliers de territoires (GHT), lorsqu'ils fonctionnent bien ? Dans ce cadre, un certain nombre de complémentarités peuvent en effet se mettre en place. J'en veux pour preuve l'organisation qui permet, dans ma région, à des médecins spécialistes de proposer des consultations à plus de trente kilomètres de leur centre hospitalier, pour se rapprocher de leurs patients, avant de les accueillir sur les plateaux techniques de leur hôpital.

On pourrait imaginer une organisation de notre système de santé dans ce cadre-là, en lien avec toutes celles et tous ceux qui assurent la protection de nos concitoyens.

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