…je souhaite vous interroger sur la mission "Travail et emploi" .
Ce budget met à mal le service public de l'emploi. Ainsi les crédits alloués à Pôle emploi diminuent depuis 2018 de plus de 360 millions d'euros ; l'Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) est affaiblie par la perte de 200 emplois, alors que votre gouvernement met l'accent, à juste titre, sur l'importance de la formation professionnelle ; France compétences perd plus de 3 milliards d'euros en un peu plus de deux ans, au prix d'un déficit abyssal contraire à la règle d'or instaurée lors de sa création ; le contrat de sécurisation professionnelle est en voie de disparition ; les moyens de la lutte contre le travail illégal sont en baisse, ce qui se traduit par une diminution des recettes fiscales et sociales, entre autres exemples.
J'insisterai plus particulièrement sur l'instauration du contrat d'engagement jeune. Après de nombreux revirements sur l'accompagnement des jeunes sans emploi, sans formation et sans qualification et un discours du Président de la République en juillet, c'est par un amendement de dernière minute, qui n'a été soumis ni au Conseil d'État ni à la commission des finances, que le Gouvernement instaure le contrat d'engagement jeune, faisant ainsi disparaître la garantie jeunes. Ce nouveau dispositif ne s'adresse plus exactement au même public, le mode de rémunération est incertain, qualifié de ponctuel par le texte, et le parcours même des jeunes, à travers les dispositifs d'État, est remis en cause. Financé par la dette, ce dispositif sera remboursé demain par ces mêmes jeunes.
Je souhaite, monsieur le Premier ministre, que vous indiquiez à la représentation nationale les raisons pour lesquelles vous supprimez la garantie jeunes, soutenue et déployée par les missions locales, qui donnait aux intéressés la possibilité d'accéder à un emploi ou à une formation, avec des résultats significatifs, pour la remplacer par un dispositif électoraliste d'assistanat.