Nous avons lancé dès 2018 des travaux approfondis et discuté de ce sujet lors de l'examen de plusieurs projets de loi. Dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), nous avons dessiné le futur énergétique de la France ; compte tenu du rapport remis fin octobre par RTE, qui présente plusieurs trajectoires, il nous faut à présent débattre des moyens d'atteindre en 2050 la neutralité carbone alors que la consommation d'électricité augmente. La priorité consiste à sortir des énergies fossiles ; or le gaz, le pétrole et le charbon représentent encore 63 % de la consommation d'énergie finale dans notre pays.
Le Président de la République a donc réaffirmé trois principes essentiels. Le premier est la sobriété : depuis 2017, avec la rénovation énergétique, la modernisation du parc automobile, l'anticipation d'une forte hausse de la demande d'électricité, nous faisons en sorte de relever le défi considérable que constitue la réduction de notre consommation d'énergie. Le deuxième consiste à poursuivre le développement des énergies renouvelables, indispensable en vue de répondre à cet accroissement du recours à l'électricité dans les quinze années à venir : la construction de centrales nucléaires ne suffirait pas pour respecter ce calendrier qui est aussi le vôtre. Le dernier des trois est précisément la nécessité du nucléaire, dont aucun scénario ne parvient à envisager l'abandon sans qu'il en résulte une production massive de carbone. La neutralité de notre mix énergétique repose sur ces trois piliers, ce qui justifie des investissements en ce sens : il nous faut assumer collectivement la compétence et l'expertise françaises en matière nucléaire, du démantèlement à la construction.