Les faits sont cruels. Notre score est aussi mauvais que celui du Royaume-Uni qui, lui, a cependant au moins l'excuse de se débattre avec le Brexit.
Quand la croissance ne suit pas et ne profite qu'à quelques-uns, on est vite rattrapé par la réalité. De peur que ça ne percole dans les urnes, vous sortez alors la lance à milliards – 4,4 en l'occurrence –, pour éteindre l'incendie que l'inflation risque d'allumer, ou plutôt de rallumer, dans les budgets de nombreux Français. Mais vous mettez au passage en lumière une cruelle réalité : 38 millions de Français, soit les trois quarts des adultes de notre pays, vivent avec moins de 2 000 euros par mois. Quel aveu d'échec.
Là encore, je le sais, vous allez invoquer le graphique sur la variation du niveau de vie qui vous est cher. Sa méthodologie trompeuse a été amplement détricotée, hier par Libération et aujourd'hui par l'Institut des politiques publiques. En vérité, les 10 % les plus riches ont pris 22 % des gains de pouvoir d'achat, deux fois plus que leur part.