La présente proposition de loi vise à trouver des solutions à une équation qui s'est posée ces dernières années : d'un côté, une problématique liée à l'accroissement des sollicitations opérationnelles d'environ 26 % entre 2011 et 2017 pour le secours d'urgence à la personne ; de l'autre, une problématique liée à une stagnation, voire une diminution, ces dernières années, de l'engagement volontaire dans les services d'incendie et de secours. Face à ces constats, la nécessité de légiférer est incontestable. C'est fort de cette conviction que le groupe Agir ensemble soutiendra le dispositif retenu par la commission mixte paritaire.
Tout d'abord, je tiens à rappeler les larges concertations qui ont abouti à cette loi. À la suite de l'annonce du Président de la République du 6 octobre 2017, des consultations ont été menées pendant plusieurs mois entre l'Assemblée nationale, le Sénat et la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Sur cette base, des solutions concrètes et ambitieuses ont été élaborées, visant à favoriser le recrutement et la formation des sapeurs-pompiers volontaires et à améliorer la reconnaissance de leur engagement citoyen. Ce texte est donc l'aboutissement d'un long travail mené au plus près du terrain et au plus proche des besoins.
Parmi les nombreuses avancées proposées, je souhaite d'abord souligner l'instauration d'un numéro d'urgence unique, qui était l'un des objectifs fixés par le Président de la République. Nous soutenons cette mesure qui permettra aux médecins du SAMU, aux ambulanciers privés et aux sapeurs-pompiers de mieux coopérer au sein d'une même plateforme de régulation. Ce numéro d'urgence permettra une meilleure organisation de ces services et une plus grande lisibilité pour tous les usagers. Il ne s'agira aucunement de jouer aux apprentis sorciers. Nous nous engageons aujourd'hui dans une expérimentation de deux ans qui testera trois modèles différents afin de sélectionner le plus pertinent d'entre eux. Fidèles à l'esprit de coconstruction qui habite ce texte, nous avons associé au cœur du comité de suivi et d'évaluation des expérimentations les présidents des services départementaux d'incendie et de secours, ainsi que les présidents des conseils de surveillance des hôpitaux. Au terme de ce processus, le Gouvernement remettra au Parlement un rapport présentant le bilan des expérimentations et proposant un référentiel de fonctionnement pour les plateformes uniques. Ainsi, nous enverrons aux appelants les secours les plus adaptés, et ce le plus vite possible.
Par ailleurs, le groupe Agir ensemble est fier d'avoir défendu en commission des lois, avec le rapporteur et le reste de la majorité, un amendement permettant d'améliorer le régime juridique applicable à l'activité des sapeurs-pompiers volontaires. Grâce à ce dispositif, la prestation de fin de service pourra être versée dès lors que le sapeur-pompier volontaire aura quinze années de service à son actif, au lieu de vingt actuellement. À ce sujet, nous nous félicitons de la démarche transpartisane qui a animé l'élaboration de cette proposition de loi et qui lui a permis, en première lecture dans cet hémicycle, d'être adoptée à l'unanimité. Merci, cher Fabien, pour cette victoire.
Enfin, le groupe Agir ensemble manifeste son attachement tout particulier à l'article 38 de ce texte qui étend le délit d'outrage à personne dépositaire de l'autorité publique aux sapeurs-pompiers professionnels ou volontaires et aux marins-pompiers dans l'exercice de leurs fonctions. Désormais, une personne insultant ou menaçant l'un d'eux encourra un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.
Ainsi, cette proposition de loi prolongera l'engagement de la majorité en faveur des sapeurs-pompiers, récemment illustré par la suppression de la surcotisation patronale sur la prime au feu, défendue par la majorité dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Cette mesure, conforme à la volonté exprimée par le Président de la République lors du cent vingt-septième congrès national des sapeurs-pompiers de France il y a un mois, permettra un gain mensuel moyen de 45 euros pour nos soldats du feu.
Parce que ce texte est le fruit d'un long travail de terrain, qu'il reprend des mesures attendues par les professionnels et les volontaires, qu'il a fait l'objet d'un accord réunissant les différentes sensibilités de la représentation nationale et qu'il répond aux problématiques structurelles de la sécurité civile du XXI