Les habitants des départements ruraux ont le sentiment, depuis plusieurs années, que l'État a concentré son action sur les grandes villes et leurs quartiers difficiles, notamment dans le cadre de la politique de la ville. Si ce travail était indispensable, un aménagement équilibré du territoire suppose aussi un soutien aux villes moyennes.
Une ville moyenne, c'est « la ville d'à-côté » pour tous les villages qui l'entourent. Tantôt sous-préfecture, tantôt chef-lieu de canton, elle rayonne sur un bassin de vie. Elle réunit l'offre de soins, l'offre de mobilité, le lycée, le bureau de poste, les commerces et les services essentiels à toute la population.
Avec la saturation des métropoles, le prix élevé des logements, la complexité des déplacements et les nombreux problèmes dus à la congestion urbaine, je suis convaincu, avec beaucoup d'autres, que les villes moyennes peuvent attirer de nouveaux habitants et rayonner sur la ruralité environnante. Vous avez pris la mesure de cet enjeu, monsieur le ministre, auquel les travaux de la deuxième Conférence nationale des territoires, organisée à Cahors, ont été largement consacrés.
Peu après, vous avez présenté à Rodez le dispositif « Action coeur de ville ». Élu d'une ville du Jura, Dole, qui compte 24 000 habitants, je connais bien l'univers des entreprises publiques locales, chargées de plus en plus de piloter les actions d'aménagement des centres-villes. Je sais donc que vous visez juste.
Oui, il faut soutenir les commerces indépendants, concurrencés de façon déloyale par les centres commerciaux périphériques et par l'e-commerce ! Oui, il faut augmenter le nombre d'habitants des centres-villes, ce qui suppose des travaux de réhabilitation des immeubles anciens ! Oui, il faut renforcer l'attractivité des coeurs de ville en y développant le wifi ainsi que des locomotives commerciales et des animations culturelles !
Le plan « Action coeur de ville » suscite beaucoup d'espoirs. Je souhaite donc que vous en précisiez les modalités et le calendrier, monsieur le ministre.