Intervention de Alexis Corbière

Séance en hémicycle du jeudi 18 novembre 2021 à 9h00
Reconnaissance et réparation des préjudices subis par les harkis — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Corbière :

Les associations ont déjà fait beaucoup ; les présidents de la République se sont exprimés et ont agi, mais je voudrais citer une lettre adressée en 2005 au président Jacques Chirac par des personnalités comme Henri Alleg – dont l'engagement contre le colonialisme est connu –, le cinéaste Bertrand Tavernier ou l'historien Jean Lacouture : « Parmi les signataires de cette lettre, certains ont approuvé la lutte du peuple algérien pour son indépendance, d'autres non, mais quelle qu'ait été notre opinion, nous ne pouvons admettre que la République ne reconnaisse pas, au regard des droits de l'homme, ses torts vis-à-vis des harkis et de leurs familles. » Je le dis, pour que les choses soient claires. Après ces propos graves, permettez-moi une pointe d'amusement : l'expression anglo-saxonne « cancel culture » – ou culture de l'annulation – est en vogue pour désigner une prétendue volonté d'effacer une partie de notre histoire ; or ses adeptes ne sont pas ceux qu'on croit ! En l'occurrence, nous avons observé, ces dernières années, la volonté d'effacer une partie de notre histoire. Notre but est de réintroduire ce moment tragique dans notre grande histoire partagée.

Je me joins par ailleurs aux hommages rendus aux officiers qui ont désobéi aux ordres pour sauver ceux qu'on appelle les harkis. Gardons-en la mémoire : il est des moments où désobéir aux ordres, c'est rester fidèle à la République. Ce sont parfois ceux qui désobéissent qui sont dans le vrai – sachons nous en souvenir.

Le présent projet de loi est important pour sa solennité et pour sa volonté de faire date, au travers de la loi. Le groupe La France insoumise soutient cette démarche. Cependant, comme nous l'avons expliqué en commission, nous voulons ouvrir le débat et exprimer nos réserves – elles feront l'objet d'amendements et de sous-amendements. Dans la mesure où il y a eu fraternité de souffrance avec ces 90 000 personnes – des combattants, mais aussi les femmes et les enfants qui les accompagnaient –, il faut qu'il y ait fraternité et égalité de réparation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.