Ce principe doit valoir indépendamment des conditions dans lesquelles ces personnes ont été accueillies. Les camps étaient terribles – cela a été dit. Moi qui, de par mon âge, n'ai pas été plongé personnellement dans les contradictions de ce temps, et n'ai pas eu à choisir mon camp – même si je suis convaincu que le fait colonial devait cesser –, je suis indigné par les témoignages décrivant les conditions carcérales dans lesquelles ces familles ont été enfermées et la déscolarisation à laquelle les enfants ont été condamnés. En vertu d'un principe d'égalité, nous désapprouvons la distinction opérée par le projet de loi en fonction des conditions dans lesquelles ces personnes ont été accueillies – je sais toutefois que Mme la rapporteure présentera des amendements et des sous-amendements à ce sujet ; nous y serons attentifs. Les camps de transit étaient particulièrement terribles, mais les cités d'urgence et les quartiers relégués n'offraient pas non plus des conditions d'accueil dignes. Aussi souhaitons-nous que toutes les familles concernées bénéficient de l'ensemble des réparations, au-delà de celles qui ont séjourné dans des structures de transit et d'hébergement entre 1962 et 1975.
Enfin, ce n'est évidemment pas une question d'argent, mais veillons tout de même à ce que les sommes accordées ne soient pas à ce point réduites que certaines familles n'y verraient pas une réparation mais la poursuite de l'humiliation. Nous souhaitons donc que les réparations soient réévaluées.