Au nom d'une relation pacifiée avec l'Algérie, on ne peut pas mettre sur le même plan bourreaux et victimes, ceux qui croyaient en la France et ceux qui n'y croyaient pas. Ce serait aussi stupide que de mettre sur le même plan Londres et Montoire au nom de l'amitié franco-allemande. Aucune arrière-pensée comptable ou politique ne doit présider à notre action. Nous le devons à tous ceux qui ont vu leurs parents, amis ou cousins égorgés par les fellaghas ; nous le devons à ces milliers de soldats trahis par une France qu'ils avaient voulu défendre ; nous le devons à ces jeunes Français à qui on a volé leur jeunesse.
Des milliers d'yeux nous surveillent aujourd'hui dans les ombres du temps et les replis de la République ; ce sont les yeux des morts et des vivants, les fantômes du passé, mais aussi ceux que la République a rendus invisibles. J'espère que nous vous trouverons au rendez-vous de l'histoire ; nous y sommes.