Il est des moments où l'on est fier d'être parlementaire et de représenter la nation tout entière en assumant toute son histoire. Je voudrais témoigner de mon expérience lorsque dans ma jeunesse, je fus parmi les premiers à effectuer le service civil. J'ai eu la chance d'être affecté au service de la communauté des rapatriés, auprès notamment des harkis de Roubaix et de Tourcoing. J'ai beaucoup appris auprès de ces enfants et de ces petits-enfants de la première génération. Ils ne demandaient pas grand-chose, simplement de pouvoir vivre bien, d'être reconnus par la nation et de pouvoir bénéficier de l'ascenseur social comme tous les Français.
Puis, jeune professeur certifié d'histoire, à Roubaix, j'ai mesuré la complexité des relations entre les différentes communautés au sein même d'une classe, et la nécessité qu'une histoire vienne apaiser des situations bien souvent conflictuelles, fantasmées, et manquant d'une approche historique dénuée d'idéologie.
Aujourd'hui, nous allons réparer et faire en sorte que la nation se réconcilie autour de son histoire et fasse toute la place à une communauté qui mérite cette reconnaissance. Quand on a donné son sang pour la France, que son nom est inscrit aux monuments aux morts, que l'on a voué sa vie à une patrie, elle doit savoir se montrer reconnaissante et se porter à la hauteur du rendez-vous avec son histoire, et surtout montrer son humanité envers tous ses enfants. Merci et bravo ! J'espère que ce que nous allons faire sera de nature à apaiser et à réparer durablement.