Monsieur le secrétaire d'État, ce n'est pas l'apanage des organismes HLM que de toucher directement l'APL : le système du tiers payant s'applique à tous les bailleurs, du secteur privé comme du secteur social. J'ajouterai même que certains marchands de sommeil en bénéficient, et calculent d'ailleurs leur loyer en fonction du montant d'APL pouvant être perçu par leurs locataires.
Ma seconde question rebondit en quelque sorte sur votre réponse : elle concerne le modèle HLM.
La crise du logement dans notre pays est avant tout une crise du logement abordable, du logement à loyer modéré. En effet, le logement est le poste du budget des ménages qui a le plus dégradé leur pouvoir d'achat au cours des quinze dernières années. Dans ce contexte, bien des pays nous envient le système du logement social, qui a plus de cent vingt ans d'existence, qui doit se moderniser et se rénover, qui l'a déjà beaucoup fait.
Ce système repose sur trois piliers : la Caisse des dépôts et consignations, le 1 % logement – qui représente un salaire différé et permet d'abonder le logement pour les salariés – et les aides à la pierre, de la part de l'État mais aussi des collectivités locales. Ces trois piliers garantissent des loyers modérés et un secteur dynamique.
Vous l'avez compris, je ne partage pas votre point de vue : l'article 52 de la loi de finances pour 2018 touche bien au modèle HLM. Car l'enjeu est bien de créer les conditions de financement du logement de manière à parvenir à l'équilibre, sachant que l'APL n'est pas prise en compte dans l'équilibre du loyer puisqu'elle aide le locataire à le payer.
Pouvez-vous donc vous engager à consolider ce modèle en rendant au 1 % sa vocation originelle, en confortant la Caisse des dépôts et en préservant les aides à la pierre ?