Je vais essayer de vous rassurer, monsieur Ruffin. Vous m'avez parlé de personnes parties dans le Nord et qui seraient, à ce titre, exclues du champ du texte ; mais à leur arrivée en France, elles sont forcément passées dans un camp de transit ou dans un hameau de forestage : elles auront donc droit, elles aussi, à réparation. Il y a un travail mémoriel et de recueil de la parole à mener, qui permettra à la nouvelle commission nationale de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis de saisir si nécessaire l'ONACVG, même pour des cas particuliers – je pense à M. Serge Carel, qui n'entre pas dans le champ de la réparation mais qui pourrait, au vu de son témoignage durant nos auditions, avoir droit à une indemnisation versée par le fonds de solidarité, si l'ONACVG en décidait ainsi, sachant que l'indemnisation n'est pas une réparation.
Regarder l'histoire des harkis suppose d'appréhender toute leur histoire. Dans les camps qu'on qualifiait d'ouverts, ou dans les cités urbaines comme celle dans laquelle je suis née, il n'y avait pas que des harkis,…