Madame la rapporteure, je vous rappelle que la citadelle de Doullens, transformée en prison pour nobles puis en prison pour femmes, a été fermée en 1959 parce qu'elle était jugée indigne de recevoir des détenus en raison de son insalubrité et de son excès d'humidité. Et quand les rapatriés sont arrivés, c'est là qu'on les a mis ! Cela ne devait durer que trois mois, mais cela aura duré trois ans ! Trois ans dans un lieu jugé trop insalubre pour être une prison. Et vous nous dites que les années passées dans cet endroit ne donneront lieu à aucune réparation ni indemnisation. L'argument consistant à dire que ces personnes sont forcément passées par les hameaux de forestage relève du subterfuge, à moins que la réparation ne concerne que cette catégorie. Tous les harkis n'ont pas séjourné dans ces hameaux et, surtout, le montant de l'indemnisation va être calculé en fonction du nombre d'années passées dans les seuls camps que le Gouvernement a retenus. Cela signifie que, pour les harkis de Picardie, la réparation sera ridicule, voire nulle. Ce n'est pas acceptable, alors que vous dites que la France va faire preuve de générosité,…