Intervention de Geneviève Darrieussecq

Séance en hémicycle du jeudi 18 novembre 2021 à 15h00
Reconnaissance et réparation des préjudices subis par les harkis — Après l'article 1er

Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la mémoire et des anciens combattants :

Cette question de la commémoration n'est pas nouvelle et recouvre souvent des enjeux très politiques. À titre personnel, je souhaite éviter de l'aborder ici, parce que je pense qu'elle n'y a pas sa place.

Le cessez-le-feu en Algérie a bien eu lieu le 19 mars, et si c'est cette date du cessez-le-feu qui a été choisie, c'est qu'elle marque, me semble-t-il, l'arrêt officiel de la guerre, même si l'on sait fort bien ce qui s'est passé ensuite, à savoir l'absence d'un maintien de la paix efficace.

Néanmoins, pour les appelés du contingent – que je voudrais ne pas oublier – cette date a marqué la fin d'un conflit cruel, où nombre de leurs camarades étaient tombés, le retour en métropole et la nécessité de réapprendre à vivre en affrontant les souvenirs et les traumatismes profonds qui en découlaient.

Nous aurons gagné la partie lorsque les mémoires se respecteront les unes les autres et qu'il n'y aura plus qu'une seule date commémorative. Ce sera un long travail, mais il nous faut le faire, pour trouver une date qui convienne à tous, qui soit choisie par tous.

Je vais vous avouer une chose : nous travaillons actuellement sur les commémorations de 2022 – année qui marque précisément le soixantième anniversaire du cessez-le-feu. Nous travaillons avec tous ceux qui sont concernés, afin de trouver un moment commun qui permette d'évoquer le conflit de manière apaisée, dans le respect de toutes les mémoires.

Je suis, bien sûr, défavorable à cet amendement. L'un de vous a dit ce matin que l'on ne déboulonnait pas les statues ; nous ne déboulonnerons pas non plus de date commémorative aujourd'hui, car ce n'est pas le sujet de notre projet de loi. J'encourage plutôt chacun à travailler à un apaisement mémoriel, comme nous essayons de le faire au sein du ministère, à l'approche de cette 2022, soixante ans après la signature du cessez-le-feu.

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