Je m'associe aux propos de mes collègues de la majorité et de tous ceux ici qui vont soutenir ce texte. C'est un premier pas décisif vers la reconnaissance de ces faits et du caractère intolérable des conditions d'accueil des harkis, conforme à l'engagement du Président de la République, même s'il est vrai que le texte peut encore être amélioré.
En tant que Polynésienne, je tenais absolument à participer à ce vote, car le grand pays qu'est la France doit savoir reconnaître son passif, si lourd soit-il – même si les souffrances auxquelles je pense ne sont en rien comparables à celles des harkis. Nous avons adopté ici la loi du 5 janvier 2010 relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français. Croyez-moi, le premier pas est d'autant plus essentiel que le chemin sera long. Une fois franchie cette étape décisive, les améliorations suivront. C'est ainsi que la loi de 2010 a été modifiée en 2014, en 2017, en 2018, que nous nous sommes retrouvés autour d'une table ronde avec vous, madame la ministre déléguée, ainsi qu'avec plusieurs autres membres du Gouvernement ; même le Président de la République est venu. Je souhaite les mêmes perspectives à tous ceux de nos collègues qui soutiennent la cause des harkis ; peut-être les touche-t-elle personnellement, mais elle concerne aussi toute la nation, jusqu'aux territoires les plus éloignés, car elle fait écho à notre propre histoire.
Nous ne pouvons occulter les faits : le temps est venu de cette reconnaissance qui nous engage dans une démarche de réparation. Afin de nous y associer, mes collègues du groupe Agir ensemble et moi-même voterons évidemment pour ce texte.