Ma question concerne la politique industrielle, en particulier les importantes difficultés rencontrées par les entreprises de décolletage travaillant principalement pour le secteur de l'automobile. Le Premier ministre a été alerté sur le sujet par les élus et par les chefs d'entreprise du territoire, lors de sa venue, il y a quelques semaines, au congrès des maires de Haute-Savoie. La situation s'aggrave un peu plus chaque semaine : ce fleuron de l'industrie française – le décolletage – risque d'en être fortement ébranlé.
En effet, la situation de la filière automobile a une incidence directe sur l'activité des entreprises de décolletage. Les annulations de commandes se multiplient, impliquant des conséquences très graves pour les décolleteurs sous-traitants. L'ensemble de la profession est touché par cette situation très tendue qui affecte, par un jeu de dominos, toute l'industrie de la vallée de l'Arve et de la Haute-Savoie.
Plusieurs facteurs combinés mettent un coup d'arrêt sur l'activité de l'industrie et des décolleteurs. La pénurie de composants électroniques oblige de nombreuses entreprises à avoir recours au chômage partiel. De plus, la hausse des prix des matières premières et de l'énergie pèse lourdement sur des trésoreries déjà en tension depuis la crise sanitaire. À ces soucis conjoncturels s'ajoute la perspective de l'arrêt programmé des moteurs thermiques en faveur du 100 % électrique à l'horizon 2040, qui menace bon nombre d'entreprises de la vallée de l'Arve.
Les entreprises et les acteurs du décolletage ont toujours prouvé leur capacité à s'adapter et à participer à l'innovation et au progrès. Toutefois, pour relever ce nouveau défi – de taille – et afin de réussir leur mutation structurelle pour s'adapter à d'autres marchés, elles ont besoin d'être accompagnées. Il est indispensable que les entreprises de décolletage soient armées pour faire face à cette nouvelle crise, afin d'être capables de mobiliser des financements et de mener avec succès les transformations nécessaires à la poursuite de leur activité.
Aussi, comment le Gouvernement entend-il accompagner ces entreprises dans leur combat sur deux fronts – braver cette nouvelle crise et consolider, de toute urgence, leur trésorerie –, afin qu'elles soient ensuite en mesure de s'atteler à l'adaptation essentielle de leur activité pour relever les nouveaux défis annoncés à l'horizon 2040 ?