Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, la cinquième vague de covid-19 submerge l'Europe et frappe la France. Le Président de la République, qui a consacré quelques minutes de sa dernière allocution télévisée à ce thème, a décidé de soumettre à un rappel vaccinal la validité du passe sanitaire des plus de 65 ans. Une campagne de rappel débutera en décembre pour les personnes âgées de 50 à 64 ans ; elle pourrait s'étendre aux moins de 50 ans : 18 millions de Français sont appelés à se faire rapidement injecter une troisième dose, et ce n'est qu'un début.
Mais la volonté du Gouvernement de faire entrer la vaccination anticovid dans le circuit ordinaire des soins de ville a entraîné la fermeture de nombreux centres de vaccination. Compte tenu de l'urgence et du nombre d'injections à réaliser, je m'inquiète de la capacité des médecins de ville et des pharmaciens à y faire face. Il faut ajouter à ce défi vaccinal la grande tension structurelle que connaît l'hôpital public. Selon l'enquête dirigée par le professeur Delfraissy, 20 % des lits des grands hôpitaux publics sont fermés faute de personnel. Devant cette situation inédite et très inquiétante, ne serait-il pas logique que les médecins libéraux soient exclusivement mobilisés à soigner et à limiter le plus possible l'hospitalisation de patients ?
Il est urgent de rouvrir tous les centres de vaccination fermés pour lever tout frein à la phase de rappel vaccinal. Mais, comme nous l'avons déjà connu plusieurs fois depuis le début de cette pandémie, des décisions sont rendues publiques et la logistique pour les appliquer reste floue ; c'est ce qui se passe pour la communication du Gouvernement sur les centres de vaccination. De plus, l'enveloppe de 60 millions d'euros d'aide financière de l'État aux centres a laissé un reste à charge aux collectivités locales, déjà exsangues.
Le Gouvernement est-il prêt à clairement s'engager à rouvrir tous les centres de vaccination et à les maintenir ouverts jusqu'au terme des campagnes de primo-vaccination et de rappel vaccinal ? Quel soutien financier complémentaire le Gouvernement peut-il apporter aux collectivités à cet effet ?