Alors que ce deuxième projet de loi de finances rectificative devait être un simple collectif de fin de gestion, nous nous retrouvons aujourd'hui dans un contexte de crise sanitaire pour examiner en lecture définitive un PLFR qui marque à la fois l'extinction des mesures d'urgence et l'instauration de mesures de pouvoir d'achat pour les ménages.
Au mois de juin 2021, vous nous avez présenté le premier PLFR pour 2021 qui visait à s'inscrire dans une dynamique de relance tout en sortant progressivement du régime d'urgence sanitaire, économique et sociale. L'examen du deuxième PLFR pour 2021 est, quant à lui, marqué par l'explosion de la dépense publique avec un ratio de dette important qui s'élève à 115,3 points de PIB. L'année prochaine, elle devrait dépasser les 3 000 milliards, soit près de 45 000 euros de dette par Français.
Ce budget rectificatif ne nous rassure pas et nous sommes convaincus que la question de la dette demeure l'un des enjeux majeurs des prochaines années, pour ne pas dire des prochains mois. À un moment, il sera nécessaire de tenir compte de manière beaucoup plus concrète de cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de nos têtes. Quelle réelle stratégie de désendettement proposez-vous ? Nous attendons toujours. La promesse de ne pas augmenter les impôts pourra-t-elle être tenue ? Quand sera enfin présenté un véritable plan stratégique de réduction de la dépense publique chassant les gaspillages et la bureaucratie ?
Je note malgré tout des éléments positifs dans ce budget.
Nous tenons à saluer le soutien apporté aux outre-mer qui font face à une vague épidémique après l'introduction brutale du virus, notamment dans les territoires du Pacifique. Malgré l'extinction progressive des mesures d'urgence liées à la crise du covid, certaines entreprises et certains territoires doivent continuer à en bénéficier.
Il n'en reste pas moins que de nombreux groupes parlementaires, tant au Sénat qu'à l'Assemblée, ont fait part de leurs inquiétudes concernant le saupoudrage d'argent public et le bricolage budgétaire auxquels vous vous livrez, et ont déploré le manque de lisibilité dont souffre votre budget.
J'en viens à l'indemnité inflation qui a concentré l'essentiel du débat. Notre groupe n'est pas hostile par principe au versement de chèques pour aider les ménages à régler leur facture énergétique. Néanmoins nous pensons qu'il s'agit d'une solution conjoncturelle alors que l'augmentation des prix des énergies fossiles semble durable.
Nous défendons des réponses structurelles comme la suppression ou du moins la baisse de la TVA sur les taxes et contributions appliquées sur l'électricité, le gaz ou les carburants. Il s'agit de rendre intégralement aux Français le surplus fiscal apporté par la hausse des prix de l'énergie.
Cette question de pouvoir d'achat va au-delà du simple aspect énergétique. Nous avons conscience, dans les outre-mer peut-être plus qu'ailleurs, que le coût de la vie peut vite devenir insupportable.
C'est pourquoi les mesures pérennes destinées à rendre du pouvoir d'achat aux Français ont toujours obtenu le soutien de notre groupe au fil des années.
À l'heure de la cinquième vague, concilier mesures d'urgence et retour à l'équilibre des comptes n'est pas évident, mais vous ne le cherchez même pas dans vos budgets actuels.
Le groupe UDI et indépendants votera donc majoritairement contre ce projet de loi de finances rectificative.