Intervention de Nicole Sanquer

Séance en hémicycle du jeudi 25 novembre 2021 à 9h00
Pour la conservation et l'utilisation durable de l'océan — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicole Sanquer :

Avec plus de 11 millions de kilomètres carrés, la France a le deuxième territoire maritime du monde, derrière les États-Unis et devant l'Australie, soit vingt-deux fois le territoire métropolitain. Notre territoire maritime est éparpillé entre l'océan Pacifique, le sud de l'océan Indien et les Antilles, et concerne plus de 2,6 millions de nos concitoyens.

La France doit donc continuer à jouer un rôle moteur dans la protection des écosystèmes marins et leur exploitation raisonnée. Car aujourd'hui, l'industrie mondialisée s'appuie sur le transport maritime et la très grande majorité des flux commerciaux et des communications passe par les grandes voies maritimes. Le blocage du cargo Ever Given dans le canal de Suez en mars dernier, interrompant une bonne partie du commerce mondial, en fut un rappel éclairant.

La filière maritime représente 97 milliards d'euros d'activité et 360 000 emplois, c'est donc un secteur stratégique qu'il faut soutenir et encourager, qu'il s'agisse de grandes entreprises comme nos chantiers navals ou nos armateurs ou de petites entreprises innovantes qui travaillent à la décarbonation du transport maritime.

Ainsi, le transport maritime représente 2,89 % des émissions totales mondiales de CO2 en 2018 contre 2,76 % en 2012. Il pourrait voir son impact multiplié par six et atteindre 17 % d'ici à 2050. La baisse des émissions de gaz à effet de serre passera aussi par ce secteur.

Car le changement climatique a des conséquences multiples sur les océans, gagnés par l'intensification de la violence des phénomènes naturels. Elles sont d'ordre biologique, océanographique ou géographique : réduction du zooplancton et de la biodiversité au sens large, prolifération d'algues, déplacement de certaines espèces de poissons, réchauffement de l'océan, élévation du niveau des mers, modification des courants, fonte des glaciers et de la banquise, recul du trait de côte en raison de la montée des eaux, acidification des mers et réduction du taux d'oxygène contenu dans l'eau de mer.

Face à ces mutations tous azimuts de notre environnement et contre les eurosceptiques de tous bords, le groupe UDI et indépendants défend la rationalité de la science à l'heure où la société dérive parfois vers l'irrationnel et les croyances. Seules les connaissances scientifiques nous permettront de mieux comprendre ce qui nous entoure et de faire face aux défis de notre temps. Cette proposition de résolution y contribue.

Au vu de la situation préoccupante des océans, il est urgent d'agir pour limiter les dégâts entraînés par l'évolution de notre environnement. Malheureusement, nos propositions, telle que la taxation incitative du plastique, ont souvent été rejetées.

Attaché à la libre navigation et au respect du droit international, le groupe UDI-I soutient également la démarche de la France de lutter contre toute tentative d'appropriation unilatérale de zone ou territoire maritimes. Comme l'indiquait l'amiral Prazuck, ancien chef d'état-major de la marine nationale : « ce qui n'est pas protégé est pillé, ce qui est pillé est contesté. »

Nous souhaitons donc ici rendre hommage à ces femmes et à ces hommes, en mer comme à terre, qui œuvrent chaque jour, dans le cadre de l'action de l'État en mer, pour protéger ces espaces naturels et garantir notre souveraineté.

Enfin, si nous soutenons bien évidemment la proposition des Nations unies, nous proposons également de nous inscrire dans le cadre européen, socle idéologique de l'UDI, afin d'engager un plan d'action concerté et efficace, notamment avec les États côtiers, qui sont pour la plupart des anciennes puissances maritimes historiques.

Pour toutes ces raisons, et avec une pensée particulière pour mes deux collègues du Pacifique, Philippe Dunoyer et Philippe Gomès, le groupe UDI-I votera sans réserve cette résolution.

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