Intervention de Michel Zumkeller

Séance en hémicycle du jeudi 25 novembre 2021 à 9h00
Évolution de la formation de sage-femme — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Zumkeller :

Les sages-femmes réalisent un travail formidable au quotidien en accueillant la naissance de plusieurs centaines de milliers de nouveau-nés chaque année. Plus qu'un métier, c'est une véritable vocation au service des femmes, qu'elles accompagnent tout au long de leur vie.

À la fin du mois d'octobre dernier, ces sages-femmes se sont mises en grève ; c'était la sixième fois qu'elles se mobilisaient cette année. Elles n'ont de cesse d'interpeller le Gouvernement sur leurs conditions de travail et sur le manque d'attractivité de leur profession. Les dernières décisions, qui vont dans le bon sens, elles n'apportent pour le moment qu'une solution partielle à leurs problèmes.

L'une de leurs revendications consiste à renforcer leur formation initiale par l'ouverture d'une sixième année d'étude en maïeutique. C'est le cœur de la présente proposition, qui prévoit donc d'instaurer un troisième cycle d'études. Cela constitue un premier pas que notre groupe UDI et indépendants soutient ; nous saluons l'engagement de Mme la rapporteure sur le sujet, engagement dont elle a constamment fait preuve depuis de nombreuses années.

Toutefois, il nous faut également mener une réflexion sur l'attractivité de ces métiers et sur la précarité des contrats de travail qui y sont associés. Il n'est pas acceptable qu'au bout de cinq années d'études, la rémunération d'une sage-femme soit quelquefois si faible qu'elle doive cumuler les contrats précaires pour s'en sortir. Pourtant, dès 2011, la Cour des comptes préconisait déjà un parcours de soins dans lequel la sage-femme deviendrait vraiment le professionnel de premier recours en cas de grossesse et s'agissant du suivi gynécologique de prévention.

D'autres sujets restent d'actualité. Le renforcement des effectifs en salle de naissance constitue une priorité et je ne peux que vous encourager, madame la ministre déléguée, à vous saisir de cette question. Un travail d'analyse a été réalisé en la matière en 2018 par le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), le Collège national des sages-femmes de France (CNSF) et les Sociétés françaises de pédiatrie (SFP) et d'anesthésie et de réanimation (SFAR) : les décrets de 1998 sont désormais terriblement obsolètes. Les comparaisons chiffrées avec nos voisins européens concernant les taux de mortalité et de morbidité périnatales ne sont pas en notre faveur, alors que la France est le pays dans lequel la médicalisation des naissances est la plus répandue.

En conclusion, nous soutenons la présente initiative parlementaire, qui permet de renforcer la nécessaire reconnaissance de la profession de sage-femme, mais nous appelons l'attention du Gouvernement sur la nécessité d'une réelle valorisation de la profession. Il faut pour cela engager le dialogue avec ces professionnelles de santé qui assurent une mission essentielle.

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