Mercredi, un rapport a été présenté sur la défiance envers les élus. Et avec une telle situation, on parvient encore à s'en étonner ! Il est logique que le peuple n'ait pas confiance dans les institutions censées le représenter, car tout est fait pour qu'elles ne le représentent pas, tout est fait pour transformer les élections en une sorte de formalité. Voilà même qu'un milliardaire d'extrême droite essaie explicitement d'acheter l'élection présidentielle, en se payant divers médias afin de répandre à son aise des discours de haine et de division du peuple. En réalité, vous voulez que nous nous en remettions indéfiniment à une même caste qui cumulerait allègrement les fonctions de maire, député, sénateur, président de région et même ministre, puis que, d'un claquement de doigts, certains barons reviennent prendre possession de leur ville. Cette indécence n'a plus de limites et la start-up nation n'y a rien changé.
Je suis ouvert à tout type de démonstrations, mais fondées sur le réel. Expliquez-moi donc comment arriver à dégager dans nos emplois du temps de député, déjà surchargés, le temps nécessaire pour gérer une commune ? C'est matériellement impossible ! Cumuler les mandats conduit immanquablement à bâcler la tâche ou à négliger l'un ou l'autre. Non seulement le cumul des mandats exclut le peuple des fonctions électives, mais en plus il crée de mauvais élus, désinvoltes et désinvestis de leurs fonctions.
Le cumul des mandats a créé en plus une confusion dommageable dans l'esprit des citoyennes et des citoyens. Combien de personnes que je reçois lors de mes permanences viennent aborder une question sur laquelle un député n'a aucun pouvoir ?
Chers collègues, vous rêvez de redevenir cumulards, de vous tailler sur le dos du peuple des baronnies, des marquisats, des duchés et des comtés dignes de l'Ancien Régime. Nous proposons le contraire : que les parlementaires soient élus à la proportionnelle départementale, comme c'était le cas en 1986.